La célébration du 56e anniversaire de la tenue du Congrès de la Soummam à Ifri, dans la commune d'Ouzellaguen (Béjaïa), a été réduite à sa plus simple expression. En effet, mis à part les élus locaux, les anciens maquisards, et des militants de partis politiques, aucune délégation officielle n'a été dépêchée sur les lieux pour marquer de sa présence un évènement qui a contribué au triomphe de la guerre de libération nationale. La coïncidence de cette date historique d'envergure nationale avec la fête de l'Aïd El Fitr n'explique pas ces défections remarquées puisque cela fait des années que les hauts responsables de l'état et les leaders des formations politiques brillent par leur absence. Seuls les citoyens anonymes continuent d'y affluer pour se recueillir à la mémoire des martyrs tombés au champ d'honneur pour que l'Algérie vive libre et indépendante. Après le dépôt d'une gerbe de fleurs au cimetière de Chouhada sis à Ighzer Amokrane, chef-lieu communal, la procession s'est rendue par bus et véhicules particuliers à Ifri où une stèle et un musée ont été érigés, en 1984, à proximité de la maison ayant abrité les travaux du congrès de la Soummam. Une célébration symbolique marquée par la fanfare de la section scouts Rabhi Yahia qui, la veille, n'a pas manqué de sillonner à pied ce même trajet de 8 km avec des flambeaux allumés. Une manière de signifier à Abane et tous ceux qui ont contribué à la réussite de la tenue du premier congrès du FLN, un certain 20 août 1956, que la relève existe. «Ifri est un haut lieu de la révolution de novembre qui mérite une meilleure considération. Nous nous sommes attelés, pour notre part, à enrichir autant que faire se peut son musée et nous tenons à inviter toute personne en possession de documents, photos ou objets ayant un intérêt historique à y contribuer», affirme Hakim Mahdjat, conservateur du musée d'Ifri.