L'affaire liée au trafic dans les passations de marchés d'acquisition de moyens de communication à la Direction générale de la sûreté nationale a fait tache d'huile, alors que l'instruction vient à peine de commencer. Sept personnes, dont quatre policiers, ont été présentées et mises sous mandat de dépôt par le magistrat instructeur, alors que deux autres ont été placées sous contrôle judiciaire et la septième en liberté provisoire. Le scandale a éclaboussé le service des moyens techniques de la DGSN, notamment ses anciens responsables. En effet, les trois policiers placés sous mandat de dépôt ont occupé des postes importants au sein de la police. Le premier est l'ex-directeur, un commissaire divisionnaire ayant exercé durant la période 1998-2004 et qui a été révoqué il y a une année par sa hiérarchie. Le second policier est également ancien sous-directeur du service des moyens techniques ayant été rétrogradé puis relevé de ce poste après avoir été traduit en commission de discipline à plusieurs reprises. Le troisième mis en cause est un commissaire qui exerçait au sein du même service. Trois autres personnes, des civils, dont deux femmes, des commerçantes, sont également impliquées dans cette affaire. Selon des proches du parquet, il s'agit de violation des lois relatives à la passation de marchés publics, détournement de deniers publics à des fins personnelles, d'usurpation de fonction, de faux et usage de faux et de non-respect de la loi sur le mouvement des capitaux. Des crimes pour lesquels les mis en cause risquent de très lourdes peines. C'est la seconde fois que les services de la Sûreté nationale sont éclaboussés par des affaires liées au trafic et au détournement. La première a été dévoilée par la brigade d'investigation et de recherche de la Sûreté de la wilaya d'Alger et qui concerne un réseau de trafic de pièces de rechange de véhicules de service. Une soixantaine de personnes ont été présentées au parquet, parmi lesquelles plus d'une quarantaine de policiers. Le magistrat a mis sous mandat de dépôt neuf policiers, parmi lesquels un commissaire chef du service régional des moyens (SRM), l'officier chef d'équipe et d'autres agents exerçant dans le même service. il a également placé 12 autres policiers en liberté provisoire et 19 sous contrôle judiciaire.