Le gouvernement et l'Eglise espagnols vont tenter, par voie diplomatique et policière, d'empêcher la vente aux enchères par les Christie's de cinq poutres en bois de la mosquée de Cordoba, prévue pour le 4 avril prochain. Selon le quotidien El Pais, le responsable de la cathédrale de Cordoba avait informé Carmen Calvo, la ministre de la Culture, que le cas est déjà introduit dans un cabinet d'avocats londonien. Selon des sources ministérielles, la maison Christie's est destinataire d'une demande formelle pour clarifier la provenance des poutres appartenant à la mosquée, qui est un patrimoine mondial de l'humanité. Des informations fournies par la maison des enchères londonienne, les poutres sont en bon état et mesurent 6 m, deux d'entre elles, en plus de leurs sculptures, maintiennent leurs polichromités originales. Du vendeur, on sait seulement que c'est un collectionneur privé européen, mais rien n'a filtré comment il a acquis ces poutres, évaluées par la maison Christie's entre 148 000 et 445 000 euros. La maison londonienne pense que ces poutres ont été sorties d'Espagne vers la fin du XIXe siècle ou au début du XXe, et que l'actuel propriétaire les a acquises en 1998 hors d'Espagne. Le collectionneur avait pensé les utiliser dans un « projet d'architecture » en Angleterre, mais quand il les a remises pour restauration, il s'est aperçu qu'elles ont 1000 ans et qu'il a entre les mains un trésor. Malgré la demande des autorités espagnoles, la maison Christie's continue la préparation de l'enchère, car elle considère qu'elles n'ont pas d'arguments solides pour demander leur restitution. Les poutres historiques seront exposées dans plusieurs capitales européennes avant d'être mises aux enchères.