Procédure L?enquête sur les attentats suit son cours et commence à donner les premiers résultats. La passation de pouvoir entre le gouvernement conservateur espagnol de José Maria Aznar et celui du socialiste José Luis Rodriguez Zapatero s'annonce dominée par l'enquête sur les attentats de Madrid, pour laquelle les responsables sortants ont promis de travailler en toute transparence avec leurs successeurs. En attendant l'investiture de M. Zapatero par le congrès des députés, qui devrait intervenir à la mi-avril, et la nomination du nouveau gouvernement, l'exécutif de M. Aznar va continuer pendant un mois à diriger l'enquête sur le massacre du 11 mars. A ce propos, la police espagnole croit avoir identifié six Marocains comme étant les auteurs matériels des attentats de jeudi à Madrid, dont cinq sont en fuite et le sixième, Jamal Zougam, fait partie des suspects arrêtés samedi, affirme aujourd?hui le quotidien madrilène El Pais. Le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, 37 ans, est également cité par la presse espagnole comme étant, peut-être, le commanditaire de ces attentats. Ce dernier serait un proche du réseau terroriste Al-Qaîda et sa tête a été mise à prix par Washington pour 10 millions de dollars. En attendant, une nouvelle manifestation de protestation contre ce carnage était prévue ce soir à Alcala de Henares, le point de départ des trains attaqués dans la banlieue Est de la capitale espagnole. Par ailleurs, une réunion des principaux services antiterroristes de l'Union européenne aura lieu «dans les prochains jours à Madrid», a annoncé le ministre espagnol de l?Intérieur. Selon la radio Cadena Ser, les enquêteurs, notamment ceux de la CIA, sont, par ailleurs, en train d'analyser la voix de la personne qui, dans une cassette vidéo retrouvée samedi, a revendiqué les attentats au nom du réseau terroriste Al-Qaîda. Ils chercheraient notamment à savoir si cette voix est la même que celle qui avait revendiqué les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. En attendant l'issue de ces investigations, la presse espagnole met en avant aussi l?hypothèse que l'opinion publique internationale interprète comme une capitulation face au terrorisme la décision de M. Zapatero de retirer les troupes espagnoles d'Irak si l'ONU ne prend pas le contrôle politique de la situation sur place.