Le Centre national américain de données sur la neige et la glace (NSIDC), l'université du Colorado (USA) et la NASA ont annoncé, le 20 août, que la fonte de la calotte glacière arctique pourrait dépasser cette année le niveau record de 2007. Elle pourrait passer au dessous des 4 millions de kilomètres carrés. Elle avait atteint le seuil de 4,28 km² en 2007 qui est de 23% inférieur au précédent record datant de 2005 et de 39% inférieur à la moyenne des années 1979 à 2000. Selon les chercheurs américains, le recul de la banquise s'est effectué plus vite que ne l'avait prévu le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). En effet, la fonte des glaces qui ralentit en août dans l'hémisphère Nord se dirige vers l'automne. Mais cette année, elle semble s'être accélérée. «Je doute qu'il y ait déjà eu une année où la fonte a été aussi rapide en août», a déclaré Ted Scambos, du NSIDC. Si un record de fonte des glaces était enregistré avant la fin du mois d'août, il surviendrait anormalement tôt dans l'année. En 2011, le plus bas niveau de glace avait été atteint le 9 septembre. «Si la fonte s'arrêtait soudainement aujourd'hui, (le 20 août, ndlr) nous serions au troisième niveau le plus bas jamais enregistré par satellite. Il reste encore deux semaines de fonte, donc je pense que l'on va vers un nouveau record», a confié Mark Serreze, directeur du Centre des données sur les glaces à l'université du Colorado. Pour ce chercheur, la calotte pourrait fondre complètement dans les prochaines décennies. A la NASA, on n'avait jamais vu ça. Le Groenland a fondu avec une rare intensité sur ses bords aussi bien qu'au centre. En été, la moitié de la surface glacée du Groenland dégèle. Aux endroits élevés, l'eau regèle tout de suite. Sur les côtes, elle se perd dans l'océan. Mais cette année, la surface concernée par la fonte a explosé. Selon les données satellites, 97% de la couverture glaciaire avait perdu de son épaisseur à la mi-juillet. L'étendue de la couche glaciaire en Arctique est importante puisque la région est qualifiée, par plusieurs scientifiques, de grand climatiseur mondial.