L'affaire Sonatrach sera examinée par la chambre d'accusation près la cour d'Alger le 19 septembre prochain. Celle-ci devra statuer sur les nouvelles révélations contenues dans les réponses des commissions rogatoires qu'elle avait ordonnées au juge d'instruction pour enquêter sur les biens détenus à l'étranger par les 15 prévenus. Le dossier Sonatrach sera examiné le 19 septembre prochain par la chambre d'accusation près la cour d'Alger, apprend-on de source judiciaire. Cette juridiction se penchera sur les réponses du doyen des juges du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris (France) relatives aux biens détenus à l'étranger par les 15 prévenus. En effet, après avoir reçu, le 17 juillet dernier, les conclusions de l'enquête du magistrat français, le juge d'instruction a convoqué l'ensemble des mis en cause pour les entendre sur les nouveaux éléments apparus à la lumière des commissions rogatoires. Ainsi, il s'avère que Mohamed Méziane, ancien PDG de Sonatrach, ne possède aucun bien ou compte à son nom en France. Il en est de même pour ses deux enfants, Réda et Fawzi, et son épouse. Cependant, l'appartement (situé à Paris) acheté au nom de celle-ci grâce à un virement d'un montant de 650 000 euros, effectué par Al Smail Mohamed Réda, en novembre 2008, a été saisi sur injonction du tribunal d'Alger. La somme serait, selon les mis en cause, le fruit de la cession à Al Smail, des parts (49 millions de dinars) de Méziane Mohamed Réda, dans la société Contel-Funkwerk. Le juge a par ailleurs procédé à la saisie d'un appartement et des comptes d'Al Smail, domiciliés à BNP Paribas et Société Générale, à Paris ainsi que ceux de son épouse et de sa fille. Le prévenu a été auditionné sur deux virements sur ces comptes, d'un montant total de 100 000 euros effectués en 2009 au profit d'un Allemand, représentant de Funkwerk en Algérie. Il s'agirait du loyer d'un chalet situé à la frontière italo-allemande. Le juge a saisi également un appartement (à Paris) au nom de Hachemi Meghaoui (en détention), conseiller financier, ancien PDG du CPA, ainsi que ses comptes et ceux de son épouse, de son fils Yazid (en détention), de sa belle-fille et de son petit-fils, domiciliés à l'agence de Société Générale (Champs-Elysées). Sur la prévenue Maliani Nouria, directrice du bureau d'études CAD, le tribunal parisien a présenté une liste des comptes lui appartenant ainsi que les adresses de ses trois appartements achetés à Paris et pour lesquels une procédure de saisie a été effectuée par le magistrat instructeur du tribunal d'Alger. Pour ce qui est des cadres de Sonatrach poursuivis, le doyen des juges parisiens a fait état de l'existence de comptes privés au nom de Benamar Zenasni, chargé de l'activité transport par canalisation (TRC), et de Belkacem Boumedienne, chargé de l'activité Amont (exploration et production), lesquels comptes ont été saisis en attendant la fin de l'affaire. Des comptes en Hollande et à Londres Le juge a relevé l'existence de deux autres comptes domiciliés en Hollande et à Londres, appartenant respectivement à deux prévenus placés sous contrôle judiciaire, Mohamed Sanhadji, ancien directeur des activités centrales du groupe Sonatrach et Rahal Chawki, vice-président chargé de l'activité commercialisation. En tout état de cause, devant ces nouvelles informations, la chambre d'accusation a trois options devant elle. La première est de faire l'impasse sur tout et de suivre le juge d'instruction dans la criminalisation des faits. La seconde est de rejeter les conclusions du juge et de criminaliser l'affaire. La dernière option est de faire en sorte d'exiger un complément d'enquête pour entendre toutes les personnes citées et non auditionnées par la juge. Parmi celles-ci, Réda Hamech, l'ancien chef de cabinet de Mohamed Méziane et proche collaborateur de Chakib Khelil, ex-ministre de l'Energie, ainsi que ce dernier, étant donné que de nombreux cadres de Sonatrach poursuivis dans cette affaire affirmaient que rien ne se faisait sans son aval. La réponse, il faut l'attendre le 19 septembre prochain, jour de l'examen de l'affaire….