Dans son analyse de la situation politique et sociale du pays, le bureau national du Parti de la liberté et de la justice (PLJ) estime que «le traitement du malaise actuel passe par la prise en compte de la volonté du citoyen dans la formation de ses institutions, le respect de l'Etat à travers la moralisation de la vie publique et l'élargissement du cercle de prise de décision. Une telle démarche ne serait possible que par l'abandon à la fois des politiques qui ont échoué ou de rendement limité et des méthodes de gestion inefficaces». Revenant sur les résultats des dernières élections législatives, le PLJ considère que «l'Algérie a été privée d'une occasion précieuse de changement pacifique répondant aux aspirations et aux attentes de notre société. La reconduction dans le même esprit d'hégémonie de la même composante au pouvoir maintient la vie politique dans un état d'inefficacité quant à la prise en charge des préoccupations de la nation et réduit les chances de tout changement pacifique». Le PLJ constate que du «ratage du 10 mai» découle d'abord «la capacité d'ores et déjà contestée de la nouvelle institution législative à jouer son rôle de contrôle et d'autorité légiférant, plus qu'elle est appelée à revoir la Constitution». Et aussi le laisser-aller dans des secteurs publics vitaux, provoqué par l'activité réduite du gouvernement en raison de la vacance de portefeuilles ministériels. Le PLJ constate en outre «une incapacité des partis politiques à jouer leur rôle entre le pouvoir et la société comme résultat naturel de longues années de fermeture politique empêchant le renouvellement de la classe politique» et observe une «dégradation des services publics vitaux en raison d'une mauvaise planification, d'incompétence, de corruption et comme résultat direct de certaines mesures improvisées prises par le gouvernement à la hâte pour apaiser la tension sociale». Le PLJ affirme que «ces éléments réunis risquent d'accroître le taux d'abstention aux prochaines élections locales du fait qu'ils alimentent un climat de malaise général et annoncent une rentrée sociale chaude difficile à contenir comme par le passé par le simple recours aux solutions partielles ou sécuritaires».