L'expiration, hier, du dernier ultimatum du Mujao a accentué l'inquiétude des familles des diplomates algériens enlevés le 5 avril dernier à Gao, au nord du Mali, par le Mouvement pour l'unité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). La famille d'un des quatre diplomates algériens toujours détenus au Mali a réagi hier en appelant à leur libération. «Je prie les ravisseurs de les libérer, ce sont de simples employés innocents», déclaré à El Watan, au téléphone, l'épouse de l'un des quatre diplomates otages, Guessas Mourad, originaire de Tazmalt (Béjaïa). «Nous souffrons depuis 5 mois. Ma petite fille de deux ans et demi brûle de revoir son papa. Je lance un appel aux ravisseurs pour qu'ils les libèrent», ajoute, inquiète, Mme Guessas qui avait dû quitter la résidence à Gao et fuir le Mali en compagnie de sa petite fille, le jour de l'enlèvement. «Le père et la mère sont sous le choc. Ils sont comme sur des braises en train d'attendre le retour de leur enfant depuis son enlèvement le 5 avril. Il a une petite fille de deux ans et demi qui demande chaque jour après son père», écrit la famille Guessas Mourad dans une lettre ouverte, dont une copie adressée à El Watan. «Nous lançons un appel aussi au président Abdelaziz Bouteflika pour œuvrer à la libération des enfants de son pays kidnappés au Mali qui étaient en train d'accomplir leur devoir jusqu'au dernier moment», conclut la famille Guessas. Ce double appel intervient après celui de la famille de Taher Tawati, le diplomate apparu dans une récente vidéo et que le Mujao menace d'exécuter. En contact avec la cellule de crise installée par le ministère des Affaires étrangères, les familles des quatre diplomates – dont les trois autres sont originaires d'Oran, de Boumerdès et de Djelfa – toujours otages au Mali ne cachent pas leur crainte après la dernière menace proférée par le Mujao d'exécuter un des diplomates, si l'Algérie ne donne pas une suite favorable à leurs exigences, dont la libération du président de la commission judiciaire d'AQMI, Necib Tayeb, arrêté à Ghardaïa. «On n'en peut plus», avoue, sous le poids de l'insoutenable attente, Mme Guessas.