Le marché hebdomadaire de Taboukirt, sis sur le lit de l'oued Sebaou, perturbe la circulation routière les jeudis et vendredis. Le trajet sur route entre Tizi Ouzou et Azazga (37 kilomètres sur la RN 12) est devenu un supplice de plusieurs heures, non seulement pour les voyageurs (travailleurs, étudiants…), mais aussi pour les conducteurs de bus, de taxis et autres automobilistes en général. Premier écueil, le croisement du lieudit «Pont de Rehahlia» (Oued Aïssi) où généralement un début d'embouteillage automobile se dessine pour prendre du volume avant d'arriver à la cité universitaire du même nom et à l'hôpital psychiatrique Fernane Hanafi. Sur ce plateau, l'automobiliste, comme le voyageur, est ébahi par le «tapis» de véhicules s'étalant devant ses yeux, se collant pare-choc contre pare-choc, souvent sur les deux sens, jusqu'au barrage sécuritaire de Sikh Oumeddour, un carrefour desservant aussi vers Larbaâ Nath Irathen et auquel on a adjoint plusieurs ralentisseurs, comme si le barrage militaire ne dissuade personne. Ce phénomène d'encombrements sur la RN 12, notamment de Tizi Ouzou à Chaïb (commune de Mekla), s'est sérieusement aggravé ces derniers jours avec le lancement d'un nouveau marché hebdomadaire de véhicules. Il se tient sur le lit même de l'oued Sebaou, au niveau de Taboukert, localité relevant de la commune de Tizi Rached. Jeudi 30 août 2012 vers 16h40, un bus de voyageurs démarre de la nouvelle gare multimodale de Bouhinoun à destination d'Azazga. Sitôt l'ascension de la pente de la sortie de la station terminée, deux files de véhicules sur la voie aller de cette autoroute s'offre «désagréablement» devant les yeux du chauffeur du car. «Une aussi étendue file de poids lourds et autres véhicules ne peut être provoquée que par un grave accident», supposait une voix parmi les voyageurs. «Je ne pense pas, comme c'est le début d'un week-end, ce ne peut être que l'effet des 5 ou 6 barrages militaires de sécurité, contrôlant en permanence ce tronçon de quelques dizaines de kilomètres», rétorquait un quinquagénaire voyageur, venu d'Alger avec sa femme et leurs deux filles. Ce père de famille espérait arriver avant 18 heures à Azazga pour poursuivre son chemin jusqu'à Bouzeguene (30 km environ), invité à une fête de famille. A peine le barrage de Sikh Oumeddour dépassé, les voyageurs et le chauffeur du bus, verront encore, désabusés, un immense bouchon jusqu'à Tala Toulmouts (Tala Amara). Un étudiant dira à son camarade : «Je pense qu'il vaut mieux retourner à la cité ; nous repartons demain. Impossible de trouver, à cette heure-ci (18 heures passées), des fourgons de transport pour continuer jusqu'à Ibsekriene», un village situé à l'extrême nord-est de la commune d'Aghribs. Roulant toujours à la vitesse de limace, les voyageurs, anxieux de regagner chez eux à temps, font «bon cœur contre mauvaise fortune», espérant que ça allait finir avec le barrage de Tamda. Ce ne fut pas le cas. Encore quelque 2 km à «subir» pendant plus d'une heure, pour dépasser Taboukert (Tizi Rached), avec sa chaussée étroite, son marché de fruits et légumes, ses infranchissables dos d'âne, son barrage de contrôle et enfin son embouteillage monstre de véhicules et de marchands se dirigeants vers le souk sur les abords du lit de l'oued Sebaou. Ce n'est qu'après avoir dépassé le barrage de contrôle de Chaïb (Mekla) que la voie paraissait enfin ouverte. Arrivés à 19h20 à Azazga, les voyageurs n'ont pas d'autres choix que de louer des taxis, au nombre limité, certes, mais guettant souvent l'arrivée des derniers bus venant de Tizi Ouzou. Un tronçon d'enfer quotidien et particulièrement les jeudis, pour voyageurs et automobilistes.