Le 22 mars sera célébrée la Journée mondiale de l'eau. L'Algérie n'est pas un pays aride, mais le pays fait partie des zones géographiques les moins arrosées du monde avec un déficit pluviométrique structurel. Pendant de nombreuses années, le pays a ainsi vécu avec cette fatalité qui a fait que nos besoins hydriques, aussi bien pour l'alimentation en eau potable que pour les multiples autres usages liés à l'agriculture, au développement industriel et à la production de l'énergie électrique, provenaient exclusivement du ciel. Nécessité oblige, le citoyen a ainsi été amené à intégrer dans ses us et coutumes la culture du jerrican qui a et qui continue encore de faire partie des meubles fétiches de nombreux foyers algériens, qui ne font pas partie des privilégiés de la bâche à eau et autres citernes devenus les nouveaux signes ostentatoires de richesse. Que de fois n'a-t-on pas appelé les Algériens à se préparer à se débarrasser de leurs inséparables jerricans en leur promettant de l'eau à volonté ? Les promesses des gouvernements successifs de mettre fin au calvaire des pénuries d'eau, dont souffrent les citoyens et l'économie, passent, et les mesures de rationnement en eau restent et font toujours partie du quotidien des Algériens. L'effort de construction des barrages - 28 barrages sont actuellement opérationnels - s'est très vite révélé insuffisant pour mobiliser les 12 milliards de m3/an d'eau de pluie dont une bonne partie se déverse dans la mer. Des travaux de réalisation de nouvelles infrastructures furent lancés en renforcement des capacités existantes. L'option unique de la construction des barrages héritée du système de la pensée unique a montré toutes ses faiblesses face à une pluviosité toujours aussi capricieuse et qui risque avec le réchauffement de la planète de ne pas connaître de changements avant longtemps, de l'avis des experts. Il devenait donc clair que si des solutions alternatives ou complémentaires ne sont pas rapidement trouvées, l'Algérie risque ainsi avec cette politique volontariste de construction de barrages de se retrouver avec des capacités de stockage excédentaires, dont on ne saura pas quoi faire. L'option stratégique de la construction d'un réseau national d'unités de dessalement d'eau de mer mise en œuvre au cours de ces toutes dernières années, et qui devrait propulser l'Algérie dans le premier carré des producteurs potentiels de cette denrée rare, a montré à cet égard que notre pays n'a pas que du pétrole. Qu'il pouvait aussi avoir des idées et de l'eau disponible à volonté, qu'il suffisait seulement d'aller puiser là où elle se trouve. A l'horizon 2010, avec les différents projets déjà réalisés ou en voie de l'être, ce sont quelque 1 100 000 m3/jour qui seront mobilisés. En ces temps de pardon et après lui avoir tourné le dos, l'Algérie semble résolue à se réconcilier avec la mer.