A peine entamés, les travaux de dédoublement de la RN12 entre Tizi Ouzou et Azazga sont déjà à l'arrêt. Des oppositions seraient apparues mais cela était prévisible et elles devaient être traitées, par les indemnisations et le relogement, avant même le lancement du chantier. L'étude de ce projet date de 2006, le début des travaux a eu lieu cet été. Comme premier bilan, on se contentera de quelques mètres de terrain terrassé et d'une sorte de stèle représentant un tronçon d'une autoroute utopique. Une demi-décennie pour se décider à lancer le projet, combien d'années pour aménager le premier kilomètre de route ? Quant à la livraison de l'infrastructure, les prévisions les plus optimistes ne peuvent pas la situer avant la prochaine décennie. 32 kilomètres de route seront dédoublés en deux fois deux voies, avec la réalisation de nombreux échangeurs. Ce projet de modernisation s'imposait depuis longtemps, vu que le trafic routier a atteint un niveau exceptionnel sur cet axe reliant les wilayas de l'Est au Centre du pays, alors que le tracé et l'aménagement de la route n'a pas changé depuis la période coloniale. Ces derniers mois, l'encombrement est devenu systématique sur les deux tiers de cet axe, la circulation étant circonscrite sur quelques kilomètres qui seront bientôt atteints par l'engorgement. Les embouteillages relient désormais un barrage de contrôle à un autre. Pas besoin d'accélérer une fois passé le barrage de gendarmerie de Tamda, on est déjà pris dans l'embouteillage qui s'étalera jusqu'au barrage de Taboukirt, sur plusieurs kilomètres. Bientôt les automobilistes préféreront passer par monts et par vaux, subir la course d'obstacles sur les chemins sciemment défigurés avec les ralentisseurs sur la route de Fréha, que de s'abandonner dans l'enfer de Tizi Rached. Puisque l'Etat est incapable de réaliser des routes à la mesure de l'essor du marché de l'automobile, il serait peut-être efficace de former les agents des services de sécurité dans la gestion des embouteillages, dans le but d'alléger ces derniers et non de les aggraver. Au barrage de gendarmerie de Tamda, point noir de la circulation sur la RN12, d'aucuns auront remarqué, au bout de 45 minutes de bouchons, que l'agent occupé à régler la circulation au niveau de l'intersection bloque la file de voitures sur plusieurs kilomètres le long de la RN12 pour céder le passage au moindre véhicule arrivant sur la route de Tamda. L'explication ne peut être que l'impératif de sécuriser le cantonnement de ce corps de sécurité situé au bord de cette route secondaire.