Abdallah Djaballah a animé, hier à la salle Dounyazad de Maghnia, un meeting. S'appuyant sur des versets coraniques, M. Djaballah dira que « la haine contre notre Prophète n'est pas née avec la publication du journal danois de caricatures du Messager de Dieu, mais depuis des siècles ». Selon le président d'El Islah, 95% de la société occidentale croient ce que racontent leurs médias. « Mais qu'avons-nous fait, que faisons-nous pour connaître mieux notre religion ? », s'est-il interrogé. Il a évoqué la situation des travailleurs, qui revendiquent une augmentation de salaires. « Quand le gouvernement refuse d'augmenter les salaires, est-ce un droit ? Les arguments étayant le refus de ce gouvernement sont théoriques », a-t-il affirmé. Puis, il tentera d'expliquer que « la nation a le droit de choisir son guide (comprendre son Président). Mais si ce guide acceptait de réaliser tous les vœux des musulmans, croyez-vous que les responsables politiques du monde occidental cautionneraient cela ? » Par ailleurs et à Oran où il a animé jeudi un meeting à la salle Murdjadjo (ex-Balzac), le leader d'El Islah a déclaré : « Si l'argent sert à acheter des armes, ce n'est pas une perte ». Il dit ainsi approuver l'achat par le gouvernement algérien des armes russes, si toutefois, précise-t-il, cette information colportée à l'issue de la visite de Vladimir Poutine s'avérait vraie. Dans son allocution, il a défendu la position de l'Iran concernant l'enrichissement de l'uranium et soutenu l'idée selon laquelle seule une nation qui possède l'arme atomique peut prétendre à se faire respecter et imposer la paix. Son discours s'apparentait à un prêche contre l'Occident à tel point de considérer les pays occidentaux en général (inclue la Russie ?) et les pays européens en particulier comme des « loups affamés ». Ses visées belligérantes sont plus explicites quand il s'adressa à son assistance pour dire : « Si vous ne vous sacrifiez pas pour votre religion, avec votre argent ou votre vie, Dieu vous punira et vous remplacera par un autre peuple. » « L'islam n'est pas soluble dans l'Occident », a également soutenu le porte-parole du mouvement El Islah, qui estime que « les Etats-Unis ont proposé aux Saoudiens de supprimer dans le système éducatif et les prêches des imams pour toute référence aux juifs et au djihad, tel que défini dans le Coran ». A propos de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, un thème évacué dans le discours, M. Djaballah réitère ses positions lors d'un point de presse, en estimant d'une part que « le texte attribue à une seule partie l'origine de la tragédie » et de l'autre que « les personnes concernées par la charte doivent recouvrer entièrement leurs droits, y compris politiques ». C. Berriah , Djamel Benachour