Les établissements scolaires de la wilaya font face à un surpeuplement des élèves. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) déplore «une situation critique» dans le secteur de l'éducation à Béjaïa. Le directoire de ce syndicat qui animait, mercredi dernier, une conférence de presse, constate, dépité, que «beaucoup d'établissements scolaires peinent à faire face à l'afflux massif des élèves dans les trois paliers». Pas moins de 200 00 élèves devaient rejoindre les lycées, le 13 septembre dernier, à Béjaïa. Mais il n'y avait pas de places pour tout le monde. A Adekar, le lycée fait face à une explosive surcharge des élèves. Conçu pour une capacité d'accueil de 600 places, ce lycée a accueilli le double, soit 1200 élèves. Un nouveau lycée devait être réceptionné avant la rentrée. Mais la promesse des pouvoirs publics n'a pas été tenue. «Sur une dizaine de nouveaux lycées promis dans la wilaya, seuls le tiers a été réceptionné cette année», déplore le CLA, syndicat qui n'est pas encore reconnu par l'administration, le ministère refusant, depuis 8 ans, de lui délivrer un agrément. A l'instar des autres établissements scolaires du pays, les écoles, collèges et lycées de la wilaya font face à un surpeuplement des élèves. Une situation imputable en grande partie aux «réformes» faites de bricolage qui font que beaucoup d'élèves qui ne sont pas forcément méritants passent au lycée pour se retrouver, dans leur grande majorité, à redoubler leur première année. La congestion qui en résulte inquiète. Les effectifs s'entassent dès lors en 1ère année où beaucoup d'élèves redoublent. «Il y a bel et bien une surcharge des écoles, collèges et lycées», constate dépité, Mustapha Zaïche, un des responsables du CLA. «La surcharge des classes concerne particulièrement les classes de 1ère année secondaire. Six lycées sur dix sont affectés par cette surcharge», affirme le CLA. Il y a des lycées qui font face à 40 élèves par classe. C'est le cas du lycée de Oued Ghir et du lycée Ibn Sina au chef lieu de la wilaya. Autre carence signalée par le CLA : un manque criard en moyens pédagogiques et en manuels scolaires. «Il y a, en moyenne, six manuels pour dix élèves», se on le CLA. Voilà qui bat ainsi en brèche l'affirmation du ministre de l'éducation, Benbouzid, selon laquelle «tous les élèves ont leurs manuels». Par ailleurs, ce syndicat soulève le problème de la non permanisation des enseignants contractuels, en dépit de la promulgation, du 28 mars dernier, d'un décret présidentiel exhortant l'administration de les titulariser. «Sur 864 contractuels que compte la wil aya de Béjaïa, seuls 437 ont été intégrés», relate Saïd, un de leurs représentants. «Parmi ceux qui n'ont pu être titularisés, 263 étaient sans postes à la date de la promulgation du décret. Une autre catégorie concerne 64 ingénieurs qui n'ont pu être embauchés dans le primaire et le moyen tant dis qu'une centaine d'autres attend de la direction de l'éducation de tenir sa promesse de les titulariser le 20 septembre prochain», détaille Saïd. Ce dernier fait également état de la situation financière pendante des contractuels, ces derniers «n'étant pas payés, selon lui, depuis janvier dernier». Enfin, le CLA signale un cas problématique au lycée d'Aokas. «Dans cet établissement, le conseil de classe n'a pas eu lieu, l'an dernier, en raison d'un conflit opposant l'administration aux enseignants», déplore ce syndicat qui fustige «une gestion chaotique de l'administration».