Cherif Rahmani, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, doit tenir aujourd'hui une réunion de travail avec les représentants du patronat algérien, probablement pour tenter de cerner les problèmes auxquels sont confrontées les entreprises nationales et éventuellement trouver des solutions idoines. La démarche du tout nouveau ministre suscite toutefois le mécontentement de nombreuses fédérations affiliées à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), qui dénoncent ne pas avoir été conviées à cette rencontre. «Nous déplorons le choix de convier uniquement le patronat. C'est comme si le monde du travail n'intéressait personne», s'offusque Amar Takjout, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs du textile (FNTT). Ces fédérations issues essentiellement du secteur économique représentent, entre autres, l'agroalimentaire, la mécanique et l'électroménager, les matériaux de construction, la métallurgie et l'industrie manufacturière. Soit un demi-million de travailleurs, d'après lui. «En Europe, lors des élections par exemple, les questions de chômage et de pouvoir d'achat occupent le devant de la scène. Chez nous, on préfère le patronat. Un pays qui aspire au progrès ne peut pas avancer de la sorte», s'exclame notre interlocuteur, joint par téléphone. Selon lui, ce sont les syndicats qui, depuis de longs mois, mettent sur le tapis des problématiques de première urgence, particulièrement les difficultés du secteur de l'industrie et sa relance qui, à ses yeux, «tarde à venir malgré les moyens mis en œuvre». M. Takjout rappelle aussi que c'est l'UGTA qui avait élaboré, qu'il s'agisse du dossier du pouvoir d'achat et de celui de la relance de l‘industrie, des études qu'elle avait soumises aux pouvoirs publics. «Nous ne voulons pas être choyés. Nous voulons seulement être associés», plaide le SG de la FNTT. Au cours de sa prise de fonctions, mercredi dernier, M. Rahmani s'est dit «convaincu» que l'industrie nationale «joue un rôle primordial dans l'essor économique du pays», assurant qu'il «va consentir plus d'efforts afin de raffermir ce secteur avec la participation de toutes les composantes, notamment les secteurs public et privé».