Le défi est lancé. Ils ont moins d'un mois pour réussir une fusion qui sera forcément historique entre les deux géants que sont EADS et BAE Systems. «Nous avons 28 jours pour achever l'opération», a affirmé, hier, un collaborateur du PDG d'EADS Tom Enders. L'optimisme est de rigueur quant à ce projet, qui, selon beaucoup d'analystes, verrait un géant capable de rivaliser avec l'américain Boeing, voire même le supplanter ce qui serait une première pour un groupe européen. «Les deux groupes se sont entendus sur la philosophie générale. Les grandes lignes du projet ont été acceptées par les deux parties industrielles», a-t-on remarqué, d'autant que les discussions avec les différents gouvernements semblent être en cours même si différentes options seraient envisagées. Ainsi, EADS compte parmi ses actionnaires les Etats français, allemand et espagnol alors que le gouvernement britannique, lui, dispose d'une action de préférence dans le capital de BAE. Berlin a estimé que les discussions avec l'entreprise étaient constructives tandis que Paris a opéré une sorte de silence radio pour des «raisons de confidentialité». Il est à noter que le groupe Lagardère, détenteur de 7,5% du capital d'EADS, a annoncé qu'il donnerait son accord uniquement après avoir examiné toutes les conditions d'un tel mariage. Si le rapprochement aboutit à terme, ce serait un nouvel ensemble détenu à 60% par les actionnaires d'EADS et à 40% par ceux de BAE. Le monde économique européen retient son souffle.