En conclave dans la wilaya de Souk Ahras, mardi dernier, des délégués de la Coordination nationale des gardes communaux n'écartent pas la possibilité de réinvestir encore une fois le terrain de la protestation. Et pour cause, le flou qui entoure la prise en charge et l'application des points arrachés lors de leur rencontre avec des responsables du département de Ould Kablia. En effet, à l'issue de cette rencontre qui a regroupé plusieurs représentants des wilayas de l'est du pays, à l'instar de Souk Ahras, Khenchela, Sétif, Oum El Bouaghi, Skikda, Mila, Guelma, Tébessa, El Tarf et Constantine, des délégués affirment que l'objectif principal de ces rencontres est d'expliquer aux différentes coordinations des wilayas «la synthèse des résultats de leur rencontre avec le ministère de l'Intérieur». Cependant, ils se disent surpris par le fait que les acquis arrachés ne sont pas appliqués sur le terrain. Ils ont tenu à dénoncer «la fuite en avant» du ministère de l'Intérieur. Selon le porte-parole de la Coordination nationale de ce corps de sécurité, «aucune mesure n'a été prise quant à l'application de la plate-forme débattue avec les représentants du ministère». A cet effet, Lahlou Aliouat a indiqué, hier, à El Watan Week-end que des milliers de gardes communaux n'ont pas encore perçu leurs droits. «C'est le cas des wilayas de Jijel, Tizi Ouzou, Béjaïa et M'sila, où des délégués nous ont informés qu'au lieu que les services de wilaya informent les éléments de la garde communale sur les mesures prises par le ministère de l'Intérieur, ce sont les pressions qui persistent.» Selon lui, les militaires continuent d'exercer leurs pressions sur les gardes communaux afin de prendre part à des opérations de ratissage. En plus, le département de Ould Kablia n'a pas instruit les délégations de wilaya quant à la prise en charge au moins des points jugés satisfaisants. Le même délégué précise que le flou entoure la gestion de ce dossier : «Aucune explication ne nous a été donnée à propos des points que nous avions débattus avec le ministre concernant la retraite, les heures supplémentaires et le cas des éléments licenciés abusivement.» Les délégués réunis se sont donné rendez-vous pour observer deux sit-in de protestation les 23 et 24 octobre devant les sièges des wilayas du pays en signe de solidarité avec les 42 éléments convoqués par le tribunal de Bir Mourad Raïs à Alger. «Nous demandons la cessation et la levée des poursuites engagées à leur encontre», dira M. Lahlou. Pour rappel, les mis en cause sont accusés d'attroupement sur l'autoroute et outrage à corps constitué à l'occasion de la grande marche organisée le 9 juillet dernier. Le mouvement de protestation des gardes communaux avait été enclenché, pour rappel, au début du mois de juillet dernier. Deux démonstrations de rue avaient été réprimées par les forces de l'ordre.