Faire une loi et ne pas l'appliquer, c'est autoriser la chose qu'on veut défendre». Richelieu, prélat et homme politique français (1585-1642) De par les dispositions de la loi portant code de la route il est stipulé : Art. 34. - Les piétons sont tenus d'emprunter les trottoirs, ou accotements, spécialement aménagés à leur usage. Est interdite toute utilisation des trottoirs à des fins entravant la circulation piétonne. D'où la question que l'on se pose : c'est quoi un trottoir ? «Trottoir : espace aménagé sur les côtés d'une route destiné à la circulation des piétons, il doit être plus élevé que la chaussée et généralement bitumé ou dallé. Art. 35. - Les piétons sont tenus, pour traverser une chaussée, de s'assurer au préalable qu'il n'existe pas de danger immédiat et tenir compte également de la distance et de la vitesse des véhicules y circulant et d'utiliser les passages matérialisés, spécialement prévus à leur intention dits «passages piétons», toutes les fois qu'un tel passage se trouve à moins de 30 m. La traversée de la chaussée doit se faire en ligne droite, c'est-à-dire perpendiculairement à l'axe de la chaussée Art. 36. - Lorsque la traversée de la chaussée par les piétons devient dangereuse ou impossible, suite à des travaux et aménagements de la route, des mesures doivent être prises pour offrir aux piétons des passages alternatifs sécurisants et accessibles. Art. 37. - En-dehors des agglomérations, et sauf si cela est de nature à compromettre leur sécurité, les piétons doivent emprunter le côté gauche de la chaussée dans le sens de leur marche. Art. 38. - En-dehors de toute signalisation lumineuse, les conducteurs sont tenus de céder le passage aux piétons engagés sur les passages piétons. A l'approche des passages piétons, les conducteurs ne doivent pas effectuer de dépassement sans qu'ils se soient assurés qu'aucun piéton n'est engagé sur ce passage. Art. 39. - Il est interdit à tout conducteur de s'arrêter ou de stationner en empiétant sur un passage prévu à l'intention des piétons. Art. 40. - Lorsque des parcs de stationnement des véhicules sont aménagés sur des trottoirs en terre-plein, les conducteurs ne doivent circuler sur ceux-ci qu'à une allure très réduite, en prenant toutes les précautions pour ne pas nuire aux piétons. C'est dire que le code de la route a pris soin de nous en tant que piétons, quant aux textes, mais comme dit le proverbe, «S'il y a loin de la coupe aux lèvres, il y a beaucoup plus loin des textes à leur application». Pourquoi ? Eh bien, tout simplement il n'y a presque pas de section de trottoir disponible pour l'utiliser, quant à nos amis à mobilité réduite circulant sur une chaise roulante, n'en parlons pas... Mais encore plus, que dit l'ordonnance 09 03 du 29 Rajab 1430 correspondant au 22 juillet 2009 modifiant et complétant la loi n°01-14 du 29 Joumada El Oula 1422 correspondant au 19 août 2001 relative à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière : A- Les contraventions du 1er degré, telles qu'énumérées ci-dessous, sont punies d'une amende forfaitaire de 2000 DA à 2500 DA : (rien que ça !) 4- contravention des piétons aux règles régissant leur circulation, notamment celles afférentes à l'usage des passages protégés. Nous invitons le rédacteur de ce texte d'aller à Bab El Oued, où se trouve une station de taxis, un arrêt de bus (Basta Ali) le marché des Trois Horloges, mais «pas de passage pour piétons !». Nous savons tous que nos trottoirs sont squattés par le marché informel et les stationnements anarchiques, sauf les trottoirs des institutions et administrations publiques, où il est interdit de stationner ou d'étaler sa marchandise. Là, les trottoirs sont disponibles, à condition d'avoir un parapluie à cause des climatiseurs qui dégoulinent. Sauf qu'une histoire incroyable mais vraie nous l'avons lue chez nos amis du quotidien L'Expression : «On squatte les trottoirs avec des… fleurs !» Au niveau du 1 rue Mohamed Tirouche à Rouiba (Alger), un citoyen squatte un trottoir. Jusque-là, rien d'extraordinaire, puisque nombreux sont les trottoirs squattés dans la capitale par les vendeurs illicites. Ce qui dépasse tout entendement dans cette affaire, c'est que le citoyen, qui a squatté ce trottoir qui longe sa maison, il en a fait un… jardin, en fermant carrément à l'aide de briques ce passage piétons, au vu et au su de tout le monde. Ce qui oblige les passants à faire un détour.