Les avantages tarifaires obtenus sous forme d'exonération ou de réduction des droits de douanes applicables sur les produits agricoles et industriels destinés à l'exportation vers l'UE ne peuvent pas, à eux seuls, booster les exportations algériennes, si un travail de mise à niveau n'est pas entrepris par nos entreprises. C'est là l'essentiel des conclusions auxquelles est arrivé un groupe d'opérateurs économiques réuni, hier, à la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) pour débattre des dispositions prévues en matière d'exportation des produits algériens dans le cadre de l'accord d'association avec l'UE. Selon le directeur de l'évaluation et de la réglementation du commerce extérieur au ministère du Commerce, Saïd Djellab, les autorités algériennes sont toujours au stade de « vulgarisation et de gestion de l'accord d'association avec l'UE ». C'est la raison pour laquelle nos opérateurs économiques doivent s'impliquer davantage pour mieux maîtriser et comprendre les mesures contenues dans l'accord, notamment les aspects liés aux positions tarifaires, les franchises douanières et les catégories de marchandises avec les contingents qui leur sont accordés. Cependant, même si l'entrée en vigueur de l'accord d'association le 1er septembre dernier offre aux exportateurs algériens la possibilité de placer leurs produits sur un marché qui compte 400 millions d'habitants, il n'en demeure pas moins que certaines clauses contenues dans l'accord rendent difficile l'accès à ce marché. Il s'agit particulièrement des règles d'origine et des normes européennes auxquelles sont soumis les produits industriels, ainsi que du calendrier fixé pour les produits agricoles destinés à l'exportation vers l'UE. Le directeur général de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) Mohamed Bennini, dira à ce propos que « les Européens sont prêts à tout, sauf à remettre en cause leur politique agricole commune et à mettre leurs produits en danger ». L'interdiction d'accès au marché européen qui frappe la viande ovine algérienne, sous prétexte d'utilisation de vaccin, ou encore le miel algérien qui est boudé parce que non agréé jusqu'ici par les laboratoires européens sont des exemples qui illustrent parfaitement la « sévérité » avec laquelle les pays européens traitent les échanges commerciaux avec leurs partenaires économiques. En l'absence de structures représentant nos opérateurs économiques par filière et par secteur d'activité, le règlement de ce genre de problèmes devient difficile. D'où la nécessité de s'organiser, souligne le responsable d'Algex, autour « d'organisations patronales à même de défendre les intérêts des exportateurs algériens face à ce marché prometteur mais difficile d'accès ». Quant au soutien dont ces derniers peuvent bénéficier, le même responsable a indiqué que l'appui aux exportations ne saurait être sous forme de financement car, explique-t-il, « la partie européenne peut déclencher des contre-mesures et invoquer la question du dumping pour interdire à toute marchandise l'accès au marché européen ».