Les dizaines de transporteurs suburbains par minibus et fourgons desservant la ligne Draâ Ben Khedda – Tizi Ouzou (11 kilomètres), se sont mis en grève dimanche et lundi derniers pour protester contre la délocalisation de l'aire de stationnement habituelle de la ville de Tizi Ouzou, située à proximité de l'ancienne gare routière. Ces transporteurs dénoncent «la décision unilatérale» de leur délocalisation alors qu'aucun site approprié ne leur a été attribué pour pouvoir continuer normalement leur activité, disent-ils. En arrivant à Tizi Ouzou, ces transporteurs sont certes autorisés à déposer leurs clients sur le boulevard Stiti (en face de l'abattoir communal), mais le flux des voyageurs cause sur place des encombrements. «Les motards nous obligent à aller jusqu'à l'ancien marché pour faire demi-tour, mais le nombre de transporteurs devant se mettre à quai à côté de l'abattoir ne doit pas dépasser 10 minibus. Ainsi, il n'y a pas moyen de faire signe à ceux en attente, pour envoyer encore une série de 10 autres transporteurs pour le chargement, alors que les voyageurs s'accumulent sans cesse, et ce, que ce soit à Tizi Ouzou ou à Draâ Ben Khedda», déplore un transporteur. Du coup, des milliers de voyageurs, notamment des femmes, des travailleurs, des étudiants, habitués de cette ligne, se sont retrouvés dans un total désarroi face à cette grève sans préavis. Des taxis collectifs (fourgonnettes à 7 places généralement) ont profité de cette aubaine pour prendre des courses à 50 DA/place mais sans pour autant arriver à répondre au besoin de l'immense flux de voyageurs, dont certains n'ont pas d'autre choix que de recourir, de part et d'autre, à l'autostop. D'autres encore, pour se rendre à Tizi Ouzou, optent pour les bus venant de Boumerdes. Ils se rendent jusqu'à la nouvelle gare multimodale de Bouhinoun, d'où ils regagnent la ville de Tizi Ouzou par le biais des bus de transport urbain, avec, évidemment d'énormes retards.