Le nouveau collège de la direction du tourisme veut donner le coup d'accélérateur nécessaire à ce rendez-vous. Son initiative a plusieurs objectifs dont celui d'effacer de la mémoire des Guelmis l'échec de la 1re édition de 2003 qui s'est terminée en queue de poisson avec les événements d'Irak. Celui de la 2e édition (en 2005) a été transformé par les organisateurs en un modeste rendez-vous des poètes. Le 3e objectif est de faire de ce rendez-vous un festival inscrit au programme du ministère de tutelle. Pour ce faire, administrations, associations, hôteliers et voyagistes ont été mis à contribution. Ils ont pour mission d'offrir à voir et à vivre aux visiteurs toute la richesse d'une région riche en histoire, patrimoine archéologique, us, coutumes et traditions. Guelma, ou Calama du nom que lui avaient donné les romains de l'empereur Caius Julius Caesar Octaviarus Augustu qui s'y s'installèrent à la fin du Ier siècle av. J.-C., est également perçue en Algérie et à travers le monde par ses nombreuses cascades d'eau chaude, comme celle de Chellala (Hammam Meskoutine), ses autres Hammams Ben Tahar, Ouled Ali, Bouchahrine, ses sources aux eaux cristallines, comme source d'inspiration des poètes et des écrivains. Calama dont les torrents subjuguèrent les Romains de Septime Sévère au point d'en faire un lieu de villégiature et de commerce tentera durant ces 3 jours de renouer avec son passé lointain pour en faire le lit de son développement économique, social et culturel. D'abord à vocation agropastorale, Guelma s'était transformée au lendemain de l'indépendance en un point de développement industriel important. Plusieurs entreprises de production s'y étaient implantées dont la sucrerie, les céramiques et les vélomoteurs. A cette époque, Guelma, c'étaient aussi les sources et les stations thermales. Complexes thermales, hammams et sources accueillaient quotidiennement des milliers de visiteurs intéressés par le site ou espérant guérir d'affections rhumatismales, neurologiques, neuropsychiatriques, respiratoires, dermatologiques, traumatiques, la cryothérapie l'hydro-massage ou la parafangothérapie. Toute cette richesse allait fondre à la fin des années 1990, avec la dissolution de la majorité des entreprises publiques économiques. Seules 2 d'entre elles existent encore mais activent avec un tiers de leurs effectifs initiaux. Dans cette région, le taux de chômage est l'un des plus élevés d'Algérie. Il touche pas moins de 45% de la population. Il est à l'origine de l'apparition des fléaux sociaux avec pour principale victime la jeunesse. C'est dire que le temps de l'équipe de football de l'escadron noire et des noms illustres qui l'a composaient, le temps des rencontres avec le grand écrivain Kateb Yacine qui, de son vivant, vouait un profond amour pour Guelma, le temps où les Guelmis étaient fiers de montrer les monts de Mermoura, fief des combattants de l'indépendance durant la guerre de révolution, est révolu. Ces dernières années, il a cédé la place au vide total dans tous les domaines. C'est pourquoi, l'initiative d'organiser cette 3e édition des Journées du printemps de Chellala prend toute son importance. Certes, les moyens sont insuffisants mais à la direction du tourisme, au sein des associations civiles et dans le milieu des voyagistes et hôteliers de la wilaya, l'on est convaincu que ces journées serviront de tremplin à la relance du tourisme. Grâce à ses sites archéologiques dont le théâtre romain et les vestiges des différents sites archéologiques qui avaient été abandonnés à la dégradation et aux vols, à ses stations thermales de réputation mondiale, à l'hospitalité légendaire de sa population, à son paysage d'une exquise beauté, Guelma à les moyens de sa politique touristique. Faudrait-il encore que lors des conférences-débat inscrites au programme, l'on révèle ce qu'il est advenu des 7 têtes de Septime Sévère et autres objets archéologiques disparus, volés ou détournés par des mains expertes en la matière. Tout en revisitant son histoire durant ces 3 journées, la population guelmie attendra à Hammam Chellala et à Guelma chef-lieu de wilaya, les 2 lieux où se dérouleront les manifestations culturelles et sportives, des explications sur la dépense de 250 millions de dinars. Ils avaient été engagés par les pouvoirs publics pour la réhabilitation du théâtre romain. Aussitôt les travaux achevés, ce patrimoine archéologique intimement lié à l'histoire de Guelma a été laissé à l'abandon. Il l'est encore aujourd'hui.