Les cadres du sport et bon nombre d'observateurs vont plancher, ce matin, sur les réelles possibilités à mettre en œuvre pour le développement du sport national. On ne va pas parler de réforme, de loi ou de refonte, tout cela a été dit durant ces cinquante années de sport national ; par contre, on va certainement discuter de ce qui n'a pas fonctionné pour que le sport arrive à cette déliquescence, devenue une fatalité. Une journée d'étude, ce n'est certainement pas suffisant pour mettre le doigt sur le problème, mais cela servira d'ébauche pour relancer une machine qui tombe très souvent en panne. On devrait dès à présent éluder le problème financier, car l'Etat a mis plus qu'il n'en faut dans les caisses des clubs, des fédérations et autres structures ayant à charge ce secteur. Il est vrai qu'il s'en trouvera toujours certains qui diront que cela reste insuffisant, mais la réalité des chiffres peut prouver le contraire. Par contre, il reste clair que l'utilisation de cet argent peut prêter à discussion, mais cela n'avancera pas les choses pour autant. Il serait donc plus opportun d'aller droit au but pour parler d'infrastructures, de formation et de développement. Trois points qui n'ont presque jamais intéressé beaucoup de monde lors des différentes rencontres sur le sujet. S'il est vrai que bon nombre de résolutions sont consignées dans des documents, il n'en demeure pas moins, triste réalité, que tout cela reste du domaine de la documentation. Sur le terrain de l'application, c'est une tout autre histoire qui a conduit le sport à la situation d'aujourd'hui. De 1976 à aujourd'hui, soit de la réforme sportive à la loi sur le sport national, le pays a basculé d'un système politique à un autre, mais cela n'empêche pas que les problèmes posés il y a plus de trente ans restent d'actualité et seront, certainement, débattus par quelques-uns des mêmes acteurs de l'époque. C'est dire qu'au niveau de la relance, il y a urgence à «rénover» l'encadrement d'un secteur qui a en charge, il ne faut pas l'oublier, la jeunesse. Une catégorie d'âge en quête d'autres aspirations et d'autres textes de loi, à même de développer harmonieusement ses activités. Jeunesse et sport étant indissociables, il serait alors plus urgent de débattre du sport de base plutôt que de trop s'attarder sur l'élite. Car, si l'une ne va pas sans autre, il faut reconnaître que sans la base, on ne risque pas d'avoir une bonne élite. A partir de ce simple constat, la loi sur le sport national, en débat ces jours-ci au niveau du ministère de tutelle, doit se pencher sur les besoins de la masse, besoins en stades, en encadrement, en formation, etc. Le reste suivra certainement. Et quand bien même d'autres feront le bilan d'une politique sportive à partir de la lorgnette du football, les autres disciplines seront là pour prouver que dans un rassemblement international, la balle ronde n'équivaut qu'à une seule médaille. La journée d'étude prévue ce matin devra choisir son sport.