1ère partie Parler du football national aujourd'hui, c'est inévitablement soulever, en premier lieu, ses multiples entraves qui persistent et créent davantage de situations difficiles à notre sport-roi, le football et qui l'empêchent, en effet, d'atteindre ses objectifs tant attendus. En second lieu, ses immenses potentialités à pouvoir faire beaucoup de choses pour assurer son autofinancement et son indépendance financière. C'est un aspect déterminant auquel on se doit d'apporter des solutions durables à cette problématique de financement du sport de performance qui, semble-t-il, ne pas encore avancer. Il est désormais temps de passer de la gestion d'un championnat à une autre qui est celle de la gestion de création de valeurs ajoutées qui pourrait asseoir le développement de la jeune génération et en faire de grands joueurs dignes d'une équipe nationale au grand bonheur de notre pays. C'est effectivement la bonne démarche autour de laquelle les clubs de performance doivent s'organiser pour s'autofinancer et se développer car, l'argent du sport n'est pas encore utilisé dans un esprit d'entreprise, voire avec une culture économique comme la solution possible pour asseoir les capacités d'autonomie de gestion et d'indépendance financière. Là, il faut le dire, le financement ne peut se limiter à une fonction de caisse sinon si comme d'arroser du sable. Voilà, à notre sens ce qui explique et dénote la situation d'une sous-gouvernance de nos clubs d'élite nationale au regard des réformes économiques et politiques du pays et qui demeurent ainsi marqués par un vide organisationnel et d'une politique de gestion financière et de développement. Une des causes principales de la crise financière et environnementale de nos clubs d'élite. Cette réalité ne peut échapper, dans ce cas précis, ni aux clubs, ni aux pouvoirs publics, ni même au grand public que nous considérons aussi, partie prenante dans tout ce qui touche l'essentiel d'un club de performance, dans la mesure où il est indispensable que les citoyens sachent comment ceux-ci sont gérés et dirigés, voire leur coût de fonctionnement en plus des résultats des matchs et ce, dans le cadre de l'exercice d'une réelle démocratie plurielle à laquelle s'ajoutent le contrôle et la transparence dans la gestion. Dans le cadre de cette nouvelle approche, l'assemblée générale d'un club, confie un mandat non seulement limité à un championnat mais, également de gestion et d'administration des capitaux du club, soumis désormais à des résultats économiques, financiers et au contrôle légal. En effet, notre pays a fait le choix de l'économie de marché. Faut-il dans ce cadre, préciser que la gestion et le développement du sport de performance ne peuvent continuer à être isolés de l'économie du pays qui s'inscrit et se met au diapason des tendances de l'économie mondiale. D'où l'urgence d'identifier rapidement les implications dans ce nouveau contexte économique et financier. Ainsi, c'est mettre fin à l'amateurisme dans les clubs de performance et ne peuvent plus utiliser de l'argent surtout provenant des subventions de l'Etat et des entreprises publiques dans les dépenses à caractère de fonctionnement (salaires, primes...). Mais, cette forme d'argent nécessite d'être exploitée et valorisée dans la création d'activités économiques comme source de refinancement, d'emplois et de richesses. Ceci dit, loin d'être seulement une distraction, le sport de performance constitue, de nos jours, un support non négligeable dans le développement global d'un pays, surtout lorsque la matière existe, c'est le cas de notre pays dont la proportion de jeunes est dominante. C'est là, que les pouvoirs publics devraient intervenir par mettre en place une stratégie appropriée visant l'assainissement, la promotion du sport de performance et asseoir les réformes économiques en cours aux clubs de première division, afin de préparer les clubs à cette nouvelle étape qui est de leur insertion au professionnalisme et par conséquent se soumettre aux règles et mécanismes du marché afin d'apporter leur part de contribution dans le développement économique et social national. Cela ne pourra être que le fruit de la concrétisation d'un partenariat sérieusement organisé entre pouvoirs publics / clubs sportifs pour un projet d'insertion économique, sportif et social. Face à cette situation qui résulte, à notre avis, d'un problème structurel que conjoncturel qui doit être pris en charge par les pouvoirs publics dans cette phase de transition au professionnalisme, il est temps de s'interroger sur la vie des clubs d'élite dans leurs modes de gestion, de financement et de contrôle car ils sont comptables devant l'Etat et les contribuables (citoyens) à travers l'argent public accordé et le patrimoine mis à leur disposition. A vrai dire, les choses apparemment ne donnent pas l'impression de plaidoyer pour un véritable changement dans le sens des nouveaux concepts économique et politique du pays et ce, depuis que ceux-ci ont été lâchés par les entreprises publiques économiques dans le cadre de leur autonomie de gestion introduite par la loi 88.01, d'où on constate, saison après saison, que peu de clubs connaissent une trésorerie équilibrée pour répondre aux besoins de leur standing de performance. Dans ce cas, peut-on alors dire que nos clubs n'ont pu suivre l'évolution qu'ont connue les clubs étrangers en matière de leur organisation et de leur financement. On peut aussi s'interroger, par ailleurs - Y a-t-il des clubs qui comptent améliorer, d'une façon stratégique leur gestion financière et leur situation comptable conformément à leur statut de clubs civils qui s'insère dans le professionnalisme? - Y a-t-il des clubs qui comptent renforcer ou améliorer leur management conformément aux nouvelles réalités économiques et financières du pays? - Y a-t-il des clubs qui réalisent un quelconque projet d'investissement socio-économique sur leurs fonds propres ou effectuent des placements financiers (épargne)? - Peut-on connaître les comptes financiers et comptables de chaque club dont dépend l'obligation de transparence et de résultats, surtout lorsqu'on sait que ces clubs utilisent l'argent public, subventions de l'Etat ou les sponsors des entreprises publiques? - Existe-il une politique financière dans une approche managériale entre la Fédération algérienne du football (FAF) et les clubs de performance? Toutes ces questions sont d'une haute teneur et qui constituent toute l'architecture dans l'instauration du professionnalisme en Algérie. Donc une base objective de la situation du sport de performance en Algérie et consistent à indiquer que le nouveau contexte dans lequel les clubs de première division doivent s'inscrire et évoluer au sens d'une culture et d'une vision économique et financière. Mais, il se pose alors, la grande question de savoir: n'est-il pas temps de réformer le secteur du sport pour instaurer le professionnalisme et relancer la discipline sur des bases plus saines et plus solides, autrement dit de faire prévaloir le fond sur la forme à savoir les structures et les hommes à valeur H? Un nouveau rapport dans la gouvernance des clubs d'élite qui s'impose de toute urgence au regard du nouveau contexte politico-économique ainsi, du nouveau statut juridique des clubs sportifs. C'est à ce niveau donc que doit s'instaurer, à notre avis, le débat du financement du sport de performance et comment gérer rationnellement les clubs sportifs de performance, à l'ère du professionnalisme dont l'enjeu engage le devenir du sport d'élite. Dans ce cas, on ne peut continuer à concevoir ceux-ci seulement au vu de titres ou de places honorables décrochés à coups de milliards en l'absence d'un développement et d'une gestion rationnelle et moderne. Car aujourd'hui, plus que jamais, subventionner ou sponsoriser un club, c'est lui exiger la rentabilité comme une source de financement et de développement. Cela nécessite, nécessairement, de rassembler le maximum de compétences managériales notamment en économie, finances, comptabilité, marketing, communication et enfin, en droit des affaires, sachant que l'encadrement actuel des clubs reste, pour la plupart, dominé par la présence d'un bénévolat sans formation dans le domaine, voire sans conviction et sans vision. C'est ainsi que nos clubs de performance ont besoin d'un mouvement organisationnel, surtout structurel qui peut être l'expression d'une tutelle de compétences spécialisées à savoir pourquoi pas un secrétariat d'Etat au football en vue de: - Développer un mode de gestion garantissant une meilleure gouvernance. - Valoriser et développer les finances dans la gestion et le développement. - L'entrée dans la sphère de l'économie de marché. - L'audit et le contrôle en faveur d'une mission d'intérêt public. - Enfin, où on peut voir se développer le sport dans le mental et le corps. Ceci étant dit, le sport de performance et l'argent sont indissociables dans un esprit d'entreprise au service de la formation de grands joueurs pour l'équipe nationale d'une Algérie moderne et prospère et par voie de conséquence, contribuer au développement, notamment, à la réalisation d'investissements socio-économiques en rapport avec le sport au service de la jeunesse, en matière de création d'emplois, physique, moral et culture. A ce titre, nos clubs doivent compter sur leurs propres initiatives de se créer des ressources financières et ne plus compter seulement sur les quote-parts de subventions de l'Etat, dont lui-même est marqué, comme tout le monde le sait, par l'équilibre ou la réduction de son déficit budgétaire conditionné par la nouvelle économie de marché ainsi que le manque à gagner face à l'actuelle crise financière mondiale et la chute des prix du pétrole qui rend la situation économique et financière du pays difficile à maîtriser. Alors, sans le moindre retard, les clubs passent à la conquête du marché basé sur l'innovation financière devant jouer un rôle stratégique pour améliorer leur source de financement et assurer, en même temps, leur autofinancement et cela, bien sûr, en plus de leurs ressources classiques (la billetterie des stades, les subventions de l'Etat, sponsoring.. En ce sens le nouveau contexte exige d'eux beaucoup d'adaptation et d'initiatives entrepreneuriales pour devenir une source de valeurs ajoutées notamment en s'employant à instaurer objectivement l'économie du sport qui puisse pérenniser les clubs sportifs professionnels. Cependant, la capacité de s'insérer correctement dans cette nouvelle approche dépend, également dans une large mesure, de la qualité et de la crédibilité des dirigeants à élire par l'assemblée générale représentative ou des actionnaires qui revêt un caractère capital; ce qui implique l'introduction de nouveaux profils qui doivent cibler un potentiel de compétences adéquat à cette nouvelle étape. C'est dire l'urgence d'un nécessaire changement et d'une mise à niveau adaptée au nouveau concept économique et financier du pays car il n'est point étonnant que nos clubs soient confrontés aux règles d'une économie de marché en exerçant, bien sûr, le rôle d'agent économique pour élever le niveau d'autofinancement. Dès lors les clubs de performance, ayant aujourd'hui la personnalité juridique de statut civil et qui sont, à notre sens, le meilleur guide à envisager, d'ores et déjà, pour trouver les bonnes solutions à leur indépendance financière et à leur développement. Ceci dit, un lien économique et financier à développer dans l'organisation des clubs de performance. Mais, comme nous l'avons souligné ci-dessus reste bien un élément de réflexions et de débats d'idées qui pourrait éclairer et arrêter les bonnes orientations ou les bonnes solutions en vue de créer et d'assurer les meilleures conditions du professionnalisme rendu nécessaire par les réformes économiques du pays engagées depuis 1988. Pour cela, un travail de réflexion doit être engagé pour l'introduction d'une approche intégrée en matière de gestion financière et comptable des clubs est indispensable notamment la tenue obligatoire d'une comptabilité, bien établie et bien introduite fondée sur l'économie et le contrôle des finances à savoir d'où vient l'argent? Où va l'argent? En effet, une comptabilité de cette forme, ne pourrait que bien clarifier la gestion et la transparence des clubs ou du sport de performance en général. Cette nouvelle impulsion, essentiellement basée sur une nouvelle économie de l'argent du sport de performance et l'exercice d'un réel esprit d'entreprise, renforcera, d'une part la viabilité financière, et d'autre part la crédibilité et la promotion des clubs dans leur nouvel environnement qui pourrait, de notre point de vue, avoir un effet positif pour l'instauration de la relation de confiance notamment en suscitant un même intérêt sport/économie auprès des pouvoirs publics, les industriels, les investisseurs ou bailleurs de fonds, les entrepreneurs, les commerçants et enfin d'attirer les grandes foules dans les stades ou encore l'intérêt peut se manifester même avec les banquiers pour accéder notamment aux crédits. Pour cela, nous estimons qu'il n'y a pas d'obstacles à partir du moment où les clubs de performance sont passés d'un statut de droit public à un statut de droit privé, et dans ce grand changement qu'il soit, aujourd'hui, bien cadré par des efforts particuliers et soutenus par l'implication de tous les acteurs de la discipline avec les réalités économiques et financières. Le mode d'organisation et de gestion des clubs d'élite ne peut être effectivement évalué, contrôlé ou apprécié que s'il existe, au préalable d'une comptabilité régulière en la forme commerciale reconnue par le droit privé contrairement à ceux qui pensent à une comptabilité simple qui se résume à l'enregistrement des recettes et dépenses (Bilans moral et financier). Ainsi, la mise en place d'une organisation comptable s'impose pour une autre forme de présentation comptable et financière des comptes sociaux obéissant aux règles et méthodes prévues en matière de comptabilité et de contrôle des sociétés. Dans cette perspective, deux approches générales se dégagent en vue d'harmoniser les règles des comptes sociaux des clubs d'élite dans leur ouverture et leur insertion dans le professionnalisme et elles visent, d'autre part, à éclairer les dirigeants, les pouvoirs publics et les actionnaires. A suivre