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Le FFS, le PT et l'Alliance de l'Algérie verte demandent l'activation de la Cour des comptes Rappelant que la lutte contre la corruption passe par une réelle volonté politique
Le plan d'action du gouvernement de Abdelmalek Sellal n'a pas été à la hauteur des attentes des principaux partis siégeant à l'Assemblée populaire nationale. Hormis les représentants des deux partis au pouvoir, le FLN et le RND, ainsi que la nouvelle clientèle du pouvoir qui a réussi à gagner des places dans l'hémicycle Zighout Youcef, les chefs des groupes parlementaires des autres partis politiques n'ont pas été tendres avec le nouveau Premier ministre et surtout avec le régime qu'il représente. La politique esquissée dans le plan d'action du gouvernement est largement critiquée. Le Premier ministre et son équipe gouvernementale n'ont pas eu droit à des flatteries seulement. Au contraire, ils ont été sévèrement tancés pour le «flou» qui caractérise ce plan d'action dépourvu, de surcroît, de toute précision sur les modalités de sa réalisation. Exemple : la lutte contre la corruption. Les chefs du groupe parlementaire du FFS, Ahmed Bettatache, de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), Naamane Laouar et la patronne du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune n'ont pas été avares en matière de critiques sur l'absence d'une réelle volonté politique de lutter contre ce fléau. «Il ne suffit pas de le dire ou de l'écrire pour en finir avec le phénomène de la corruption. La lutte se fera avec la mobilisation de moyens nécessaires», affirment ces trois responsables politiques. Ils demandent, dans ce sens, l'activation de la Cour des comptes, l'indépendance de la justice et la libération des juges de toutes formes de contraintes pour juguler la corruption et traquer les corrompus et les corrupteurs. La question des réformes politiques et la prochaine révision constitutionnelle ont figuré aussi au centre des interventions des chefs de groupes parlementaires. Mais sur ces questions, les avis divergent. Le FFS estime que «les réformes politiques» engagées par le président Bouteflika «ont échoué». Il réclame dans ce sens l'élection d'une Assemblée constituante qui se chargera d'élaborer une nouvelle Constitution respectueuse des principes de la démocratie et du pluralisme politique. «Nous ne doutons pas de la transparence des dernières élections législatives. Nous ne croyons pas qu'il y ait eu une élection libre et transparente en Algérie depuis 1962», lance Ahmed Bettatache. Sur le même sujet, Louisa Hanouneestime qu'il serait préjudiciable de confier la révision de la Constitution à un Parlement en mal de légitimité et dont les députés ont été élus à moins de 20% des suffrages. «Il n'est pas de l'intérêt du pays de procéder à la révision de la Constitution dans de pareilles conditions et à quelques mois de la présidentielle. Nous proposons le report de cette échéance», suggère-t-elle. Louisa Hanoune et le PT ont, rappelons-le, voté pour la révision de la Constitution en 2008 qui a ouvert la voie à un troisième mandat pour Abdelaziz Bouteflika. L'Alliance l'Algérie verte, quant à elle, demande de hâter la révision de la loi fondamentale pour «une séparation des pouvoirs» et la réalisation d'un changement politique, soit l'émanation «d'un consensus national». Les chefs des trois groupes parlementaires ont également soulevé l'absence d'objectifs clairs et d'échéances de réalisation dans le programme de Abdelmalek Sellal. Ce dernier devra répondre, cet après-midi, aux préoccupations évoquées.