Cette affaire, qui a éclaté en juillet 2011, oppose des journalistes de la chaîne amazighe à leur directeur accusé d'abus de pouvoir, de chantage et de harcèlement. Renvoyée déjà à deux reprises, l'affaire de la plainte pour harcèlement sexuel, déposée par des employées de la Chaîne 4, contre le directeur, Saïd Lamrani, a été jugée au pénal, hier, devant la section correctionnelle du tribunal Abane Ramdane d'Alger. Après avoir entendu les plaignantes, le prévenu et les témoins à charge et à décharge puis les avocats de la partie civile et de la défense, la présidente de la cour a décidé de la mise en délibéré du verdict pour le 14 octobre prochain. Pour rappel, cette affaire, qui a éclaté en juillet 2011, oppose un collectif d'employés et de journalistes de la chaîne amazighe à leur actuel directeur accusé d'abus de pouvoir, de chantage et de harcèlement sexuel. Après avoir connu quelques rebondissements à travers les colonnes de la presse nationale qui a livré des témoignages crus d'abus de pouvoir et d'attouchements sexuels, l'affaire a connu une suite juridique, lorsque un groupe d'employées a décidé de recourir à la justice pour avoir réparation du préjudice moral subi. Au tribunal d'Alger, hier, trois nouveaux témoignages sont venus s'ajouter à ceux déjà contenus dans le dossier, et Me Dilem, avocat des plaignantes, a demandé qu'elles soient entendues par la juge. L'autre fait nouveau dans l'affaire est la présence, aux côtés de la partie civile, d'un collectif d'avocats consécutivement au soutien apporté par le réseau Wassila, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) ainsi que l'association Rachda. Après l'audition par la cour des nombreux témoins de la partie civile et de la défense, la parole a été donnée aux avocats des deux parties. Si la partie civile a mis l'accent sur l'existence de témoignages probants de femmes qui ont courageusement affronté le tabou du harcèlement sexuel pour défendre leur honneur bafoué, elle a également mis en évidence les pratiques d'un directeur qui a fait d'une institution publique une entreprise personnelle, en maniant tantôt le bâton des sanctions, tantôt la carotte des promotions et des récompenses. Niant en bloc l'existence de harcèlement sexuel, la défense du prévenu a, quant à elle, joué la stratégie du complot ourdi contre le directeur, en mettant toutes ces accusations sur le compte des règlements de compte et des ambitions personnelles de certains journalistes. Mis en délibéré par la présidente de la cour, le verdict sera connu le 14 octobre prochain.