Le procès du directeur général de la chaîne de télévision amazighe (TV4), Saïd Lamrani, devant se tenir hier à Alger, est reporté à la prochaine session qui se tiendra le 16 septembre prochain. Présent à l'audience, Saïd Lamrani, DG de la chaîne, est poursuivi dans une affaire de harcèlement sexuel contre des journalistes de la même chaîne. La plainte a été déposée par un groupe de plaignantes en mars 2011. Et c'est Me Youcef Dilem, qui assure leur défense. Saïd Lamrani, 76 ans, désigné à la tête de la chaîne depuis mars 2009, a été poursuivi pour les mêmes motifs en 1995, alors qu'il était directeur à la Chaîne II de la Radio nationale, avant que l'affaire ne soit étouffée, obligeant ainsi la plaignante à démissionner. “Nous faisons confiance à la justice pour faire la lumière sur cette affaire", a indiqué une des concernées qui ne cache pas son espoir “de voir le DG condamné pour des faits avérés". “La proximité du DG avec le clan présidentiel ne doit pas être un frein à la justice", a ajouté une journaliste de la chaîne venue soutenir ses consœurs. Cette même journaliste a précisé que “le climat de travail à la TV4 n'a rien à envier à l'esclavagisme", car “rares sont les journalistes filles qui ont été épargnées par les propositions indécentes du chef". Par ailleurs, cette jeune journaliste a dénoncé la loi de l'omerta qui pèse sur cette catégorie d'employées de la chaîne. Pour elle, “il faut briser la loi du silence qui entoure cette affaire de harcèlement sexuel". Elle appelle, d'autre part, ses consœurs “à faire un bloc uni contre cette pratique réductrice". Selon la loi, Saïd Lamrani risque un emprisonnement allant de deux mois à une année de prison ferme, assorti d'une amende allant de 50 000 et 100 000 DA, si la justice confirme sa culpabilité dans cette affaire. Selon une des plaignantes, l'affaire sera jugée à huis clos, comme prévu par la loi, concernant les affaires liées aux mœurs. Le juge a invité les plaignantes à se présenter le 19 septembre lors de l'audience pour confirmer leurs témoignages contre le DG. Une autre source proche de la direction de la chaîne informe que “d'autres victimes vont apporter leur soutien aux plaignantes en témoignant contre l'actuel DG". M M