Des centaines de manifestants ayant répondu à l'appel du Collectif national des rappelés du service national (1995-1999) à une marche à Alger ont été interpellés, hier, par les services de sécurité. Ces contestataires ont tenté de franchir l'enceinte de la gare routière pour rejoindre Alger-Centre dans le but de marcher vers le siège du ministère de la Défense nationale. Mais l'important dispositif de sécurité mis en place ne leur a pas permis d'atteindre leur objectif. Selon le chargé de communication du collectif, Ali Babassi, les personnes interpellées ont été relâchées en fin de journée. Ce mouvement de protestation a été décidé après le congrès de la coordination tenu le 10 septembre dernier à Tizi Ouzou. A rappeler que le collectif a organisé des marches à travers 33 wilayas le 24 septembre dernier, et ce, dans la continuation de son mouvement de revendication entamé il y a près de deux ans. «Nous avons voulu marcher pacifiquement, malheureusement, on ne nous a pas laissés. Le cordon de sécurité était tel qu'il nous était presque impossible de bouger», a dénoncé M. Babassi. Néanmoins, une délégation de représentants a pu remettre une lettre de doléances à l'Assemblée populaire nationale (APN). Dans cette lettre, le collectif exige un statut particulier pour cette catégorie de militaires ayant combattu le terrorisme. Il demande également de la reconnaissance et de la considération, des indemnisations morales et matérielles pour l'ensemble des rappelés, à bénéficier des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, la promulgation d'un texte ou d'une loi pour fixer une pension mensuelle décente au profit de tous les rappelés du service national et la prise en charge médicale totale. Le collectif réclame également des facilitations d'accès au logement, à l'emploi et au crédit bancaire. Il exige également l'application de la circulaire relative aux différents avantages dont doivent bénéficier les rappelés ayant accompli leur devoir. Une circulaire qui date de 1995. Le collectif demande, en outre, la régularisation de la sécurité sociale des membres du collectif des rappelés. Les protestataires affirment qu'ils sont déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu'au bout.