La mobilisation pour la libération du syndicaliste Yacine Zaïd s'intensifie. A la veille de son procès, prévu pour après-demain, huit parlementaires européens appellent le gouvernement algérien à «tout mettre en œuvre pour permettre la libération immédiate» de Yacine Zaïd. «L'affaire est suffisamment grave, puisque nous apprenons que le rapporteur spécial des droits de l'homme de l'ONU a été saisi pour une procédure d'urgence sur le cas de Yacine Zaïd», ont constaté les parlementaires dans un appel rendu public avant-hier. Pour les parlementaires européens, si Yacine Zaïd est inculpé officiellement pour «outrage à agent», ils estiment qu'il s'agit d'un alibi pour continuer à le séquestrer au commissariat de Hassi Messaoud. Rappelant les conditions entourant l'incarcération du syndicaliste et militant des droits de l'homme à Ouargla, les parlementaires exigent, en plus de la libération immédiate du syndicaliste, que les responsables de cette «arrestation illégale soient traduits en justice». Les députés européens dénoncent également la cabale judiciaire contre Zaïd, dont la vie «est en péril à cause de son travail incessant en faveur de la défense des droits syndicaux en Algérie». Ils appellent, par ailleurs, les autorités algériennes à «garantir la liberté d'expression et de conscience, tout comme la liberté syndicale, telle que reconnue par les accords internationaux et demandent à l'Etat algérien de respecter son obligation de protection de ses ressortissants, dont celle de Yacine Zaïd». Les signataires de l'appel sont Isabelle Durant, vice-présidente du Parlement européen, Malika Benarab-Attou, Barbara Lochbihler, Hélène Flautre, François Alfonsi du groupe les Verts/ALE, Ana Gomes du groupe socialistes et démocrates, Sonia Alfano de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe, et Marie-Christine Vergiat du groupe gauche unitaire européenne.