L'insalubrité et la délinquance sont devenues le lot quotidien des habitants. La dégradation du cadre de vie est plus que jamais ressentie par les habitants de Haï El Badr. Les citoyens sont unanimes à affirmer que cette déplorable situation a commencé en 1984, date du dernier découpage administratif. Ce vieux quartier, qui dépendait de la municipalité de Hussein Dey, a été intégré dans le périmètre de la nouvelle commune de Bachedjarrah issue de ce découpage. «Comme notre quartier est situé à la limite séparant les deux communes, Kouba et Bachedjarrah, les présidents d'APC, qui se sont relayés, l'ont complètement négligé. Nous déplorons le manque d'équipements collectifs, et d'aires de jeux et de détente. L'insalubrité et la délinquance sont devenues le lot quotidien des habitants», a précisé un représentant des parents d'élèves du CEM Haï El Badr. Une simple virée effectuée à travers les ruelles du quartier suffit pour confirmer ces déclarations lancées en rafale contre l'administration locale. En effet, l'aspect repoussant, qu'offrent ces venelles sales, semble jurer avec le confort du métro dont la station terminus est située de l'autre côté, présentant les avantages d'un aménagement urbain moderne. Le premier lieu visité de la localité est le marché de Haï El Badr qui regroupe une quarantaine de locaux fermés depuis leur livraison en 1996. «La décision de construire ce marché a été prise par l'APC sans étude préalable. Entamé en 1988, l'établissement a été livré en 1996 par la délégation exécutive communale (DEC) aux agents communaux qui en sont les bénéficiaires. Il est déplorable de voir un tel édifice, réalisé à coups de milliards, être livré à de jeunes désœuvrés. Comme l'exercice de l'activité commerciale ne s'y prête pas, les locaux ont été fermés et tout cet espace est devenu, au vu et au su de tous, un espace de prostitution et de consommation de drogue. Il est temps que les pouvoirs publics le récupèrent pour en faire un centre culturel, qui permettra aux jeunes d'accéder au savoir et de faire preuve d'esprit d'innovation», a suggéré S. Messaoud, cadre financier à la retraite. Endroit effarant. Outre les immondices qui jonchent le sol, l'odeur des urines agresse l'odorat. «Nous avons adressé plusieurs pétitions aux autorités locales pour prendre en charge cet établissement. Rien n'a été fait. Nous continuons de subir tous les désagréments provenant des pratiques malsaines encouragées par des jeunes qui ont fait de ce lieu leur repaire pour s'adonner à la consommation de stupéfiants et à la prostitution», a déclaré avec dépit A. B., un riverain. Rien d'étonnant que de lire sur des écriteaux en arabe, visibles sur la devanture des locaux : Ambassade de Grande-Bretagne et Ambassade de Suède. A l'occasion de la prise d'un joint, ces marginaux se voient déjà dans ces contrées tant rêvées. Les moments de fantasme tant appréciés par les jeunes oisifs sont aussi des moments rudes pour les riverains. Pour remédier à cette situation décriée par les habitants, l'ex-wali délégué, M. Hattab, en visite à Haï El Badr, a donné des instructions au président de l'APC pour prendre des mesures urgentes. «Lors de cette visite, effectuée en 2007, M. Hattab, le wali délégué de la circonscription administrative d'El Harrach, a ordonné au président de l'APC d'adresser des mises en demeure aux attributaires des locaux fermés. Mais depuis, aucune mesure n'a été prise. Nous dénonçons fermement l'incurie des représentants des pouvoirs publics. Nous sommes des citoyens et non pas des sujets évoqués pendant la période électorale», a dénoncé le même représentant des parents d'élèves.