La promesse faite à deux reprises par l'ex-ministre de la Santé, en visite dans la wilaya, de dépêcher en urgence des radiologues notamment à l'EPH de Khemis Miliana, n'a pu se concrétiser pénalisant ainsi de nombreux patients contraints de se diriger vers le secteur privé. L'affectation de radiologues au niveau des EPH de Khemis Miliana, Miliana et El Attaf tarde à se concrétiser au grand dam de la population de la wilaya de Aïn Defla. Actuellement, on compte une seule spécialiste dans ce domaine en poste depuis 6 mois au niveau de l'EPH Mekour-Hammou du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla, a-t-on appris auprès d'une source de cette structure. La radiologue en question prend en charge les échographies et les scanners demandés au niveau de tous les services, nous dit-on. C'est dire la difficulté de la situation qui ne profite nullement aux patients quand on sait que ces différents actes exigent du temps et une attention particulière pour chaque personne. Pour rappel, la promesse faite à deux reprises par l'ex-ministre de la Santé, en visite dans la wilaya, de dépêcher en urgence des radiologues, notamment à l'EPH de Khemis Miliana, n'a pu se concrétiser pénalisant ainsi de nombreux patients contraints de se diriger vers le secteur privé, quand leurs moyens financiers le leur permettent. Même constat concernant la mammographie, à l'arrêt depuis des mois. Dans ce cadre, rappelons que les campagnes de dépistage précoce du cancer du sein n'obtiennent pas les résultats escomptés, en ce sens que beaucoup de malades des zones rurales démunies finissent par opter pour la médecine alternative, faute de moyens. Du coup, la wilaya enregistre chaque année son lot de femmes atteintes de cancer du sein et qui s'en vont mourir à cause des difficultés sus-indiquées. Pour d'autres patients qui consultent au niveau des structures publiques, il ne reste guère pour les services concernés que la possibilité de les faire évacuer vers les hôpitaux des wilayas de Blida ou d'Alger quand les ambulances sont disponibles à cet effet, apprend-on encore de sources proches du secteur. Aussi, à l'EPH de Miliana, on indique avoir enregistré entre le mois de janvier et août de l'année en cours, plus de 570 évacuations en raison de l'absence de radiologues dans cette structure. A noter pourtant que cet EPH est doté depuis des années d'un scanner et d'échographes, à l'arrêt, faute de spécialistes. Une situation pour le moins paradoxale quand on se rappelle l'acharnement des membres de la Commission de la santé de l'ex-APW, plaidant pour l'acquisition de quatre scanners pour un montant global de 20 milliards. En dépit d'une amélioration certaine dans la prise en charge spécialisée, celle-ci demeure, selon des intervenants, encore en deçà des besoins de la population de la wilaya de Aïn Defla, dont le nombre ne cesse de croître. En somme que l'on habite à Khemis Miliana, El Attaf ou Miliana, les attentes sont les mêmes. En plus, des voix s'élèvent pour dénoncer en outre le manque de paramédicaux. L'existence de deux Instituts nationaux de formation paramédicale ne profite pas au maximum au secteur. Selon certaines sources, on déplore au passage la régression du niveau de formation dans ce corps et l'insuffisance du nombre des stagiaires en cours de formation. Outre, à signaler que les quatre EPH que compte la wilaya de Aïn Defla, dont deux sont construits en préfabriqué, datant des années 1980, sont confrontés à la même pression en raison du nombre impressionnant de consultations effectuées au quotidien, impliquant les populations locales et celles en provenance des villes des wilayas limitrophes telles que Tissemsilt, Beni Haoua, Théniat El Had, Médéa… A titre d'exemple, l'EPH de Miliana a enregistré durant la période allant de janvier à août de l'année en cours plus de 18 000 consultations au niveau des UMC, dont 9000 ont été hospitalisés, a indiqué récemment à la presse son directeur. Le projet de construction d'un hôpital au niveau du chef-lieu de wilaya ne résoudra pas tout à fait le problème inhérent à la prise en charge médicale de la population, estiment des professionnels. C'est pourquoi des responsables du secteur ainsi que des membres de la société civile interpellent les pouvoirs publics pour l'inscription de projets similaires, notamment à Khemis Miliana, la ville la plus peuplée de la wilaya de Aïn Defla.