Un double attentat-suicide a visé l'un des principaux sièges des redoutables renseignements de l'armée de l'air, près de Damas, faisant des dizaines de morts, a rapporté une ONG syrienne alors que les rebelles se sont emparés d'une ville stratégique du nord de la Syrie. Une source au sein des services de sécurité a démenti ce bilan, affirmant que les attentats avaient été déjoués, même si un des véhicules piégés a explosé à proximité du site visé. Face à l'escalade «insupportable» des violences, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé Damas à décréter un cessez-le-feu unilatéral, et demandé aux forces d'opposition de le respecter. Les violences ont encore fait 72 morts hier, dont 20 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui se base sur un large réseau de militants et de médecins. L'attaque contre la Sécurité a eu lieu lundi soir à Harasta, à 10 km au nord-est de Damas. Elle a été revendiquée par le Front Al Nosra, un groupe djihadiste inconnu avant le début du conflit, qui a déjà affirmé avoir mené la plupart des attentats récents dans le pays. «Des dizaines de personnes ont été tuées lors des attentats contre le siège des services de renseignements de l'armée de l'air pour la région de Damas, et on ignore le sort des centaines de prisonniers qui s'y trouvaient», a affirmé le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Selon lui, le site visé par deux explosions à 20 minutes d'intervalle est le plus grand centre de détention de la province de Damas. Les autorités n'ont pas réagi à cette attaque, passée sous silence par les médias officiels. Selon le Front Al Nosra, «un véhicule bourré de neuf tonnes d'explosifs (...) a détruit l'immeuble» des renseignements, puis un autre kamikaze «a fait sauter (une) ambulance transportant une tonne d'explosifs».