La principale instance de l'opposition syrienne en exil, le Conseil national syrien (CNS) doit renouveler ses instances la semaine prochaine au Qatar. A l'occasion, il tentera de fédérer les autres forces d'opposition en vue de former ce qu'il appelle «un gouvernement provisoire», comme exigé par les pays occidentaux.L'opposition syrienne reste très divisée, notamment entre les groupes de l'intérieur et ceux de l'extérieur, et le CNS, qui a longtemps été considéré comme «interlocuteur légitime» de la communauté internationale. Elle peine à rassembler et à imposer sa crédibilité. Les grandes puissances occidentales qui souhaitent la chute de Bachar Al Assad exhortent régulièrement l'opposition à s'unir et être «inclusive», pour former un gouvernement transitoire représentatif de toutes les communautés et sensibilités syriennes. «La phase transitoire va être difficile et nous le savons. Mais le gouvernement provisoire est une échéance nécessaire et nous espérons obtenir des résultats rapidement», a déclaré à la presse le chef du CNS, Abdel Basset Sayda, qui s'est exprimé hier à Paris devant la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale française à Paris. Selon M. Sayda, «plus de vingt entités politiques syriennes, groupes turkmène, syriaque, nationalistes arabes, ainsi que des personnalités de la société civile», ont demandé à se joindre aux instances du CNS, qui élargira également sa base représentative «aux jeunes et aux femmes», a-t-il assuré. «A la suite de cette réunion, nous aurons une autre rencontre (également au Qatar) avec les forces principales de la révolution syrienne» sur le terrain, a-t-il indiqué, citant «les conseils militaires, les conseils révolutionnaires, les comités locaux». Sur le terrain, les rebelles syriens cherchaient hier à couper les lignes d'approvisionnement de l'armée vers Alep, métropole stratégique du nord. Les troupes régulières ont, quant à elles, bombardé violemment des poches rebelles à Homs et dans sa région, au centre du pays. Au lendemain de l'appel du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, Damas a rejeté sa demande de cessez-le-feu unilatéral, exigeant en préalable un arrêt des violences du côté rebelle. «Nous avons dit à Ban Ki-moon d'envoyer des émissaires vers les Etats qui ont de l'influence sur les groupes armés pour que ces derniers mettent un terme à la violence», a affirmé dans un communiqué le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdissi.