Le marché communal de la ville de Birtouta ressemble plus à un bidonville qu'à un espace commercial répondant aux normes en vigueur dans le secteur. Situé au centre-ville, en face du stade et sur le boulevard principal, le marché est composé d'une centaine de baraques posées d'une manière anarchique. Ces échoppes sont constituées de tôle rouillée ou de planches. Pour se protéger des aléas du climat, leurs propriétaires ont mis des bâches qui risquent de disparaître au moindre vent. De loin, rien n'indique que l'endroit abrite un marché qui n'a rien de communal, pas même une plaque signalétique. On le découvre à l'improviste. A l'intérieur, seuls les cris des petits enfants, dont l'âge varie entre 10 et 14 ans, viennent troubler la quiétude de ce lieu de négoce particulier eu égard à son emplacement. En vacances depuis lundi dernier, ces écoliers profitent du congé scolaire pour gagner quelques sous. Postés à l'entrée du marché, ils sont nombreux à proposer à la vente à la criée des légumes chargés dans des brouettes. Mis à part ce décor somme toute particulier, l'essentiel du marché est fait d'échoppes. L'activité commerciale n'obéit à aucune règle. Des produits aussi variés sont proposés dans la même boutique. Ainsi, un commerçant expose pêle-mêle des pièces de rechange de voitures et de motos et des variétés d'olive sur le même étal. L'activité la plus dominante reste, par ailleurs, le commerce des effets vestimentaires. Elle occupe l'essentiel de l'espace du marché. L'affluence est faible. La clientèle se recrute parmi les personnes âgées. Il faut signaler aussi l'absence de toilettes. Les recoins du marché sont le réceptacle de tous les déchets imaginables. Au milieu de cet espace « commercial » s'élève une bâtisse. Une plaque visible de loin indique une boulangerie. Cette dernière n'est plus en activité. A côté, une autre construction est laissée en chantier. A voir la couleur grise qui a gagné les poutres, tout porte à croire qu'elle a été abandonnée depuis longtemps. Elle abrite pour le moment des boutiques. Après la fermeture de l'ex-Souk El Fellah de la ville, Birtouta ne dispose toujours pas d'un véritable marché organisé. « On a entendu parler d'un projet de marché, mais on n'a rien vu pour le moment », a indiqué un habitant. Voulant, dans la matinée de jeudi dernier, recueillir l'avis des responsables de l'APC quant à la situation de ce marché, on nous a signifié au niveau de la réception du siège de la commune, qu'aucun d'eux n'était présent.