Le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) a saisi officiellement l'Observatoire national des sports (ONS) et le Comité olympique algérien (COA), pour avis, avant de prononcer une suspension à l'encontre du président de la Fédération de handball, Aït Mouloud. Cette structure était au centre d'une grande polémique la saison dernière. En instaurant une nouvelle formule de compétition, la fédération a provoqué l'ire de quelques clubs qui ont boycotté le championnat durant toute la saison. Le MJS avait tenté de réconcilier les protagonistes, en vain. Les clubs concernés ont eu recours au Tribunal arbitral des sports (TAS) qui leur a donné raison. De son côté, la fédération a maintenu le cap. Le bras de fer était inévitable. Selon une source proche du dossier, «le MJS ne pouvait rester insensible à la situation que vivait cette importante fédération. Toutes les initiatives et tentatives de bons offices ont échoué devant l'intransigeance des responsables de cette structure. La gestion de la fédération n'était pas un exemple. D'ailleurs, le rapport de l'inspection générale le confirme. A partir de ces données, le MJS a été contraint de prendre des mesures conservatoires». A présent, la balle est dans le camp de l'ONS et du COA qui doivent se prononcer sur la proposition de suspension (temporaire ?) du président de la fédération. L'article 100 de la loi 04-10 précise : «Outre les dispositions prévues par la législation et les règlements en vigueur, et en cas de faute grave engageant la responsabilité des fédérations et structures qui lui sont affiliées ainsi que de leurs dirigeants, le ministre chargé des Sports peut prononcer les et ou certaines mesures disciplinaires et ou conservatoires suivantes, après avis de l'Observatoire national des sports (ONS) et du Comité olympique algérien (COA) : suspension temporaire des activités de la fédération sportive nationale, des ligues et de clubs sportifs… suspension temporaire ou la radiation du ou des membres des organes dirigeants de la fédération, ligues, clubs sportifs… les mesures disciplinaires prises par le MJS peuvent faire l'objet de recours…». La démarche initiée par le MJS devrait déboucher, dans un premier temps, sur une suspension temporaire du dirigeant visé, c'est-à-dire le président de la fédération. Ce dernier peut, comme l'indique le dernier passage de l'article 100, introduire un recours contre la décision du MJS. A en croire un acteur de la petite balle, «cette situation était prévue depuis le jour où la fédération n'a plus voulu revoir ses décisions concernant la formule de compétition et certaines autres choses. L'action du MJS, proposition de suspension, n'est qu'une mesure conservatoire en attendant une décision finale plus conséquente». Plus que jamais, la fédération de handball se retrouve dans une situation qui assombrit son avenir immédiat.