C'est un sévère réquisitoire contre l'expansionnisme marocain au Sahara-Occidental auquel s'est livré le conseiller culturel à l'ambassade de la RASD à Alger, au centre universitaire de Béchar, devant un parterre d'étudiants dans le cadre des journées de solidarité avec le peuple sahraoui. C'est l'ambassadeur de la RASD, qui devait animer la rencontre avec les étudiants, mais pour des raisons de calendrier chargé, il a été empêché, a déclaré le conseiller culturel. Après avoir dressé l'histoire de la colonisation de ce territoire de 260 000 km2 par l'Espagne jusqu'à son invasion en 1975 par le Maroc et son partage avec la Mauritanie de Mokhtar Ould Daddah, invasion facilitée par leurs alliés, le chargé culturel sahraoui a tiré à boulets rouges sur la nature expansionniste du régime marocain. Il a cité, pour étayer son argumentaire, les convoitises territoriales à l'égard de la Mauritanie voisine au lendemain de son indépendance en 1960. La souveraineté de ce pays par le Maroc n'a été reconnue que dix années plus tard, a-t-il ajouté. Le refus et manœuvres dilatoires du palais royal d'appliquer les résolutions des Nations unies concernant le principe de l'autodétermination du peuple sahraoui, qui sont soutenues par plus de 80 pays ayant reconnu la RASD, ont été dénoncés énergiquement par la représentant de l'Etat sahraoui devant un auditoire estudiantin attentif à son intervention, parfois entrecoupée d'applaudissements nourris. « Si le Maroc était sûr de son droit sur notre territoire, pourquoi alors l'avait-il partagé avec la Mauritanie en 1976 et continue à refuser l'application des résolutions de la communauté internationale ? », a-t-il fait remarquer. Il a également accusé deux anciens secrétaires généraux des Nations unies pour leur parti pris en faveur de la position marocaine. La solution proposée consistant en l'octroi de l'autonomie interne sous souveraineté marocaine est illusoire et inacceptable pour le Polisario, a encore indiqué le conseiller culturel sahraoui. Celui-ci n'exclut pas, devant cette impasse, une reprise des hostilités, après épuisement des moyens pacifiques, pour faire appliquer le principe sacré du droit à l'autodétermination, a souligné le représentant sahraoui. Au sujet de la visite du roi du Maroc, ces derniers jours, au Sahara-Occidental, il a révélé que l'ambassade du Maroc en Mauritanie a été mobilisée à la veille de cette visite pour acheter une quantité de robes traditionnelles symbolisant les coutumes sahraouies pour être transférées dans les territoires occupés. Ces robes devaient être portées par les résidents marocains au Sahara pour accueillir le roi du Maroc en visite.