La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière est lancée officiellement depuis hier à travers le territoire national. Elle concerne particulièrement les personnes âgées de 65 ans et plus et atteintes d'une affection chronique, respiratoire (BPCO, asthme), cardiaque, métabolique ou d'un déficit immunitaire ainsi que les femmes enceintes. Ce vaccin est gratuit pour cette catégorie de population. Deux millions de doses sont donc prévus pour cette campagne 2012-2013. Une quantité que le professeur Nafti, chef de service des maladies respiratoires à l'hôpital Mustapha Bacha, juge très insuffisante, sachant qu'il y a entre 4 à 5 millions de personnes porteuses de facteurs de risque en Algérie et qui nécessitent impérativement cette vaccination. «Il faut une couverture vaccinale plus large qui permettra de limiter les complications graves chez les populations plus vulnérables.» «Un asthmatique âgé de 60 ans peut facilement faire des complications irréversibles suite à une grippe», a-t-il mis en garde, lors de son passage hier au forum d'El Moudjahid, avant de déplorer que les services de santé, le Semep (service de prévention), et les professionnels de la santé ont failli dans leur mission : celle d'informer et de sensibiliser les malades et la population face au danger du virus de la grippe. Le Pr Nafti regrette également le manque d'implication par les pharmaciens d'officine qui «ne jouent pas leur rôle actif auprès des malades», a-t-il ajouté. Le Pr Nafti a, par ailleurs, rappelé les avantages de la vaccination face au virus de la grippe saisonnière, car elle protège les personnes pour lesquelles la maladie présente un danger et «plus vite celles-ci sont vaccinées, mieux elles sont protégées», a-t-il indiqué. «L'objectif est avant tout de réduire les risques de décès et de complications en cas de grippe. Avec la vaccination, le risque d'être infecté par le virus de la grippe est réduit de 75 à 90%. De plus, une grippe survenant chez une personne vaccinée sera moins intense qu'en l'absence de vaccination», a-t-il souligné. Et de recommander : «Dès que le vaccin est disponible, même si l'épidémie a commencé, il est encore temps de se faire vacciner.» Avec la vaccination, le risque d'être atteint par le virus de la grippe est réduit à 80%. «De plus, une grippe survenant chez une personne vaccinée sera moins intense et de courte durée», a-t-il souligné, et de conseiller de se faire vacciner «tant que le produit est disponible en pharmacie et dans les structures de santé et même si l'épidémie a commencé». A noter que les vaccins trivalents contre la grippe saisonnière utilisés sont inactivés. Ils sont préparés à partir de virus cultivés sur œufs de poule embryonnés, fragmentés, inactivés, purifiés et concentrés, a expliqué le Pr Nafti. Maladie d'origine virale et très contagieuse, la grippe peut être transmise par un simple éternuement ou une poignée de main. Elle touche chaque année en moyenne 2,5 millions de personnes. Elle se caractérise par une forte fièvre qui diminue au bout de 3 à 4 jours pour remonter brutalement le lendemain, des courbatures, une fatigue marquée... Les symptômes sont précis, mais ils peuvent être confondus avec ceux d'autres maladies. Le diagnostic est donc très important. Cette affection peut en effet entraîner des complications ou provoquer l'aggravation d'une maladie préexistante.