L'appel à la grève générale lancé par la cellule de crise a été massivement suivi par les commerçants de la commune d'Azeffoun. Une grande mobilisation s'est manifestée, hier, dans la région d'Azeffoun, en signe de solidarité avec la famille du jeune fils d'un entrepreneur, enlevé jeudi dernier. Et pour répondre à l'appel de la cellule de crise installée au lendemain de ce rapt, près de 4000 personnes, selon les organisateurs, ont battu le pavé dans la ville d'Azeffoun, pour exiger la libération de Aghiles Hadjou. II était 9h30 quand des grappes humaines commençaient à affluer vers le lieu de départ de la marche, devant la mairie, qui est devenu, trente minutes plus tard, noir de monde. La procession s'ébranle ainsi vers 10h. Au-devant de la marche, l'on remarque le père de l'otage et son frère ainsi que plusieurs autres membres de la famille. Les manifestants brandissaient des banderoles sur lesquelles ont pouvait lire «Halte aux kidnappings» et «Libérez Aghiles». Parmi la foule, nous avons remarqué la présence, entre autres, des élus des différentes communes de la région, comme Iflissen, Tigzirt, Aghribs, Aït Chaffaâ et Akerrou. La foule s'est arrêtée devant le siège de la daïra pour observer un rassemblement. Des membres du comité du village Aït Illoul ont pris la parole pour exprimer leur reconnaissance à tous ceux qui ont pris part à la marche et réitérer, encore une fois, le soutien indéfectible de la population à la famille Hadjou. «Nous sommes tous solidaires avec la famille Hadjou, car ce qui arrive aujourd'hui à Aghiles peut arriver dans n'importe quelle famille. Nous vous demandons de rester debout et vigilants afin de continuer les recherches pour retrouver Aghiles sain et sauf», a déclaré un membre du comité de village Aït Illoul. «Aghiles a été kidnappé 17h, jeudi. Sa voiture a été retrouvée à 5 km de la ville, à Cheurfa, dans une impasse», nous a révélé le frère de l'otage. «Nous avons, moi et lui, déjà échappé à une tentative d'enlèvement en 2009», a-t-il ajouté. «Chaque année, à la veille de l'Aïd, on subit toujours des moments difficiles en raison de ces kidnappings qui se multiplient dans la région», clame un sexagénaire qui rappelle le cas de Hend Slimana, le propriétaire d'une entreprise des travaux publics qui a été blessé lors d'une tentative d'enlèvement. Il succombera à ses blessures deux jours plus tard. «Aghiles Hadjou est un jeune estimé par tout le monde. Nous appelons les populations de toute la wilaya de Tizi Ouzou à manifester leur solidarité avec la famille Hadjou et s'élever, ensemble, pour dénoncer ce phénomène des kidnappings qui ne cesse de déstabiliser la région. Il y a beaucoup d'industriels, de commerçants et d'entrepreneurs qui ont quitté la wilaya pour s'installer ailleurs en raison de ces enlèvements. Les conséquences sont énormes. Le chômage est devenu courant», déplorent des villageois. La foule s'est dispersée, vers 11h, dans le calme et sans le moindre incident. Notons aussi que la grève générale à laquelle a appelé la cellule de crise a été massivement suivie puisque durant la marche, tous les commerçants de la ville ont baissé rideau, signe de solidarité avec la famille de l'otage. Une réunion des membres de la cellule de crise devait avoir lieu, hier, en début de soirée, dans la maison familiale de l'otage afin de débattre des actions susceptibles d'obtenir la libération de ce fils d'entrepreneur. Par ailleurs, notons que plusieurs rapts ont été, par le passé, enregistrés dans la daïra d'Azeffoun. En avril 2006, le cogérant de l'ETRHB avait été enlevé par un groupe d'individus armés, à Fréha. Il sera relâché par ses ravisseurs au bout de quatre jours de captivité. En septembre 2008, un vétérinaire avait été kidnappé avant d'être libéré après une semaine de séquestration. Dans la même localité, le propriétaire d'une entreprise des travaux publics a été tué dans une tentative d'enlèvement, en novembre 2010. Le procès des 14 mis en cause dans cette affaire aura lieu, aujourd'hui, au tribunal criminel près la cour de justice de Tizi Ouzou.