Yazid Ait Hamadouche est le gagnant du Grand prix radio de l'Union radiophonique et télévisuelle (URTI) 2012 pour sa production coréalisé avec Salim Berkoun, Amour 2.0. Le journaliste, œuvrant depuis 2005 sur la chaine 3, n'a cessé depuis d'encourager l'implication de la jeunesse dans les projets de la chaine et l'innovation radiophonique. Avec succès. Que représente cette récompense pour toi et pour la Radio Algérienne d'une manière générale? Ce prix représente pour moi la preuve que le meilleur en terme de radio ne dépend pas forcement des moyens, que pour faire de belles choses dans le monde de la radio, il suffit surtout d'être armé de passion, d'une certaine sensibilité et d'un bon micro, c'est tout. Lorsqu'on représente une radio, voire même un pays, dans un concours international, ce n'est pas rien, je suis bien évidement très fier pour la Chaine 3 et la Radio Algérienne mais aussi très content de ma collaboration avec Salim.
Le thème du prix de l'URTI cette année cette année est l'amour. Comment vous est venu l'idée à Salim et toi de traiter le sujet sous forme d'une mise en scène comique, de confronter les deux avis jeunes/adultes? L'amour, un sujet qui a l'air simple à première vue, mais dès qu'il a fallu commencer, c'est une infinité de possibilités qu'on s'est pris dans la figure. On était d'accord Salim et moi de ne pas tomber dans les clichés, de ne pas livrer un produit à l'eau de rose et de ne surtout pas être moralisateur. L'humour était tout indiqué pour parler d'amour, on est parti sur l'idée du professeur d'un certain âge qui tente avec son jeune apprenti de recréer l'amour dans un laboratoire à l'aide de théorie ou d'inventions saugrenues. On a commencé à écrire le scénario d'Amour 2.0 sans savoir où on allait et on ne s'en est pas caché.
Le programme primé n'est pas sans rappeler les sketchs d'Accro TV, puis de Serial Taggeur, tes émissions sur la Chaine 3... Ta marque de fabrique est-elle une sorte de "théâtre radiophonique"? C'est vrai. Mais tout a commencé pour moi avec Versus, une émission court format primée elle aussi au Permios Ondas en 2007. Le théâtre radiophonique et moi ressemble donc a une grande histoire d'amour qui a commencé en 2006. Je suis fasciné par le son et tout ce que ce dernier provoque dans l'imaginaire des auditeurs, j'aime donner du relief à mes mixages car je suis convaincu que la 3d existe aussi en radio. Du coup, mes mises en scène audio ressemblent bien plus qu'à des dessins animés ou des mangas sonores, qu'à du "théâtre" radiophonique.
Quelle est selon toi la place de la Radio Algérienne, que l'on présente parfois comme trop conventionnel, sur la scène internationale ? Si la radio semble quelque peu conventionnelle aux yeux de radios étrangères, et je dis bien "si" parce que je n'en suis pas certain, je pense que c'est en train de changer grâce aux différents Prix internationaux que la Radio Algérienne a remporté et aux différents liens qu'elle entretient avec L'URTI, Radio France, la BBC, pour ne citer qu'elles.