Kimoun Abdelkader est un nom qui ne dit rien à la nouvelle génération. Et pourtant, cet homme né le 3 novembre 1920 à Béjaia a grandement contribué à l'essor du football algérois et plus particulièrement à Hussein Dey, son quartier. Son parcours footballistique l'a successivement conduit à l'OHD, l'USHA et enfin le NAHD (Nasria) au lendemain de l'indépendance. Selon ses proches «il a eu la chance de faire partie du noyau d'Husseindéens qui ont fondé le NAHD». Natif de Béjaïa, Abdelkader Kimoum a débuté sa carrière en 1935 sous les couleurs du club les trois Etoilées qui prendra un peu plus tard le nom du Moulouya olympique de Béjaïa (MOB). A 19 ans, il quitte sa ville natale pour rejoindre la capitale et signe alors une licence à l'OHD qui fut son premier club algérois. A l'époque, la plupart des joueurs de l'OHD étaient des Français et les conditions de vie étaient difficiles. Le football ne nourrissait pas son homme. Ce qui a contraint Abdelkader Kimoun à chercher un travail pour aider sa famille et ses proches restés à Béjaïa. Grâce à l'aide d'un ami, Ahmed Mansouri, il trouva du travail à l'hôpital Mustapha. Informés des qualités et du talent de footballeur de leur nouvel employé, les responsables de l'établissement hospitalier algérois lui demandèrent tout naturellement de rejoindre l'équipe de football de l'hôpital. C'est ainsi que Abdelkader devient joueur à l'USHA. C'était au début des années 1940. A l'USHA, il cotoya de grands joueurs algériens à l'instar de Mustapha Ouaguenouni, Mohamed Ouliken, Boutemine et bien d'autres footballeurs algériens. Au fil des saisons, il tissa un réseau d'amis algériens qui décidèrent de créer un club algérien constitué exclusivement de joueurs algériens. Ces hommes avaient pour nom les frères Zioui, Benyoucef Bensiam. C'était en 1947. Benyoucef Bensiam était le président. Pendant ce temps-là, hadj Abdelkader Kimoun a continué à jouer avec l'équipe de l'USHA tout en aidant le nouveau club (NAHD) en lui fournissant chaussures, tenues, kits d'équipes, ballons, médicaments qu'il subtilisait du magasin et de la pharmacie du club et de l'hôpital pour les donner au NAHD, grâce aussi, il faut le souligner, à Ahmed Mansouri qui occupait un poste important à l'hôpital. Informées de ses actions, les forces coloniales l'ont arrêté et emprisonné à Berrouaghia ou il a passé deux ans. A sa sortie de prison, il a rejoint le NAHD où il avait achevé sa carrière. Aujourd'hui à 92 ans, il vit au milieu de ses enfants et petits enfants et continue de suivre, de loin, le football algérien.