Pour M.Messahel, il s'agit de construire cet ensemble « à partir de la base ». La réactivation des activités de l'UMA après plusieurs années de blocage, est pour l'Algérie la condition sine qua non à toute intégration régionale. Notre pays est même prêt à abriter un sommet de l'UMA très prochainement. C'est ce qui ressort des déclarations, hier à l'émission «Questions de l'heure » de la Chaîne III, de M.Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. L´Algérie souhaite la tenue «très prochainement» d´une réunion des instances de l´Union du Maghreb arabe (UMA) en vue de «relancer la machinerie maghrébine» affirme Messahel, avant d'ajouter que «l'Algérie réitère sa disponibilité d´aller de l´avant pour une réunion très proche des instances maghrébines». Il est utile de rappeler que le président Abdelaziz Bouteflika, «a affirmé à plusieurs reprises que l´Algérie répondra toujours présente à toutes les réunions (maghrébines), quels que soient les niveaux: experts, ministres, chefs de gouvernement ou chefs d´Etat», ajoute Messahel, tout en rappelant que le Maghreb «est une des régions qui répond le mieux à la donne nouvelle créée par la mondialisation». Le raffermissement des liens entre les pays formant cet ensemble régional ne peut se faire que grâce au renforcement des liens bilatéraux. A comprendre par là, qu'aucune intégration n'est possible que si des dossiers engageant le devenir de ce sous-ensemble sont pris en considération. Pour M.Messahel, il s'agit de construire cet ensemble «à partir de la base». Ce qui rompt avec le schéma classique qui a fait de l'UMA un «syndicat de chefs d'Etat» Le conflit du Sahara occidental n'a pas été en reste des déclarations du ministre. Interrogé sur cette question, qui, de l'avis des autorités marocaines, constitue un blocage pour la relance de l'UMA, le ministre a rappelé que ce territoire est considéré depuis 1966 par les Nations unies comme "non autonome", ajoutant que «la résolution de ce conflit réside dans l´exercice par le peuple sahraoui de son droit sacré à l´autodétermination». Une réponse on ne peut plus claire à la campagne menée à coups de projets de développement par le roi du Maroc au nom de son projet d'autonomie de ce qu'il appelle les «provinces du Sud». «C´est la position définitive de l´Algérie», martèle M.Messahel qui a appelé les Nations unies à "appliquer leurs propres résolutions" pour surmonter "la situation de blocage" actuelle, dont "la responsabilité revient, en premier lieu, à l´ONU qui doit bouger" et "prendre ses responsabilités", a-t-il insisté. Il a souhaité que les Nations unies mettent en oeuvre le Plan Baker, élaboré par M.James Baker, ancien chef de la diplomatie américaine et ancien représentant personnel du secrétaire général de l´ONU, M.Kofi Annan. Le Plan Baker est un "compromis" entre les positions des parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, a rappelé M. Messahel, citant les propos de M.Baker lui-même. La mise en oeuvre de ce plan "est de la responsabilité de la communauté internationale et du Conseil de sécurité, en particulier", a-t-il souligné. "De plus en plus, on prend conscience dans le monde que le peuple sahraoui est dans son droit le plus légitime d´exercer son autodétermination", s´est-il félicité. Evoquant, par ailleurs, la prochaine réunion à Alger des experts africains sur la migration, le ministre a insisté sur le lien existant entre cette question et la "problématique du développement". Cette réunion, prévue du 3 au 5 avril à Alger, sera la première du genre en Afrique consacrée à la migration.