Appel n Les hommes d'affaires maghrébins ont lancé un appel depuis Alger, aux dirigeants politiques de leurs pays afin de ne pas «mélanger» l'économique et le politique. Les nombreux hommes d'affaires maghrébins sont unanimes sur la nécessité de dépasser les différends et les problèmes politiques existant entre les gouvernements du Maghreb pour aspirer à une véritable intégration des économies de ces pays. Cette intégration est devenue «une nécessité incontournable» pour faire face aux enjeux de la mondialisation et à la concurrence des grands groupements internationaux. A ce propos, le président de l'Union maghrébine des employeurs (UME), El-Hadi El-Djilani, a qualifié l'intégration économique maghrébine de «nécessité vitale», en soulignant «qu'il faut traiter les intérêts économiques communs loin des contentieux et des problèmes politiques». D'après lui, ce sont toujours les problèmes politiques qui empêchent le rapprochement et la concrétisation d'une véritable coopération économique entre les cinq pays constituant l'Union du Maghreb. Ainsi les problèmes politiques jettent un froid dans les relations économiques de certains pays, et ont un impact direct sur les relations économiques et d'affaires entres ces pays. Présent, hier, au Forum des hommes d'affaires maghrébins, tenu à Alger, le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, Hamid Temmar, a reconnu qu'il faut éloigner les affaires politiques des affaires économiques. Répondant à une question sur la fermeture de la frontière algéro-marocaine et ses conséquences, il a saisi l'occasion pour appeler au rapprochement. «Nos gouvernements sont maintenant décidés à se rapprocher pour trouver des bonnes solutions afin de résoudre la question de la fermeture des frontières entre l'Algérie et le Maroc, surtout quand on sait qu'il existe des investisseurs marocains qui s'intéressent à des secteurs industriels plus précisément», a affirmé le ministre algérien. Et d'ajouter : «Des investisseurs tunisiens opèrent en Algérie et vice-versa». Cependant, le même responsable a qualifié les relations commerciales entre les pays du Maghreb de faibles, et ce, «contrairement aux relations industrielles qui sont puissantes». L'origine de cette faiblesse enregistrée dans les relations commerciales est due au blocage des initiatives de coopération comme celle liée à la création d'un espace économique maghrébin. Selon lui, «les économies de certains pays du Maghreb ne sont pas prêtes, car elles ont besoin de restructuration. La Tunisie a réussi sa restructuration, l'Algérie est en bonne voie dans sa réforme et le Maroc est en avance», a fait remarquer M. Temmar. n Le secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe (UMA), Habib Ben Yahia, a déclaré en marge de ce forum qui a regroupé, pour rappel, plus de 600 hommes d'affaires du Grand Maghreb qu'une banque maghrébine verra le jour au cours de cette année. L'accord de sa création a été signé et ratifié par les cinq pays, dont trois (Libye, Maroc et Tunisie) ont contribué déjà au capital de cette banque qu'on estime à 500 millions de dollars. Le même responsable a assuré que d'ici au mois de juin prochain, tout sera réglé afin de tenir une assemblée générale et de procéder au lancement de cette banque.