Le wali d'Alger, Mohamed Kebbir Addou, a pris la décision de ne plus déclasser à l'avenir les terres agricoles. Les autorités de la wilaya d'Alger ont décidé de ne plus défalquer de terres agricoles non intégrées dans le Plan directeur d'aménagement urbain (PDAU). Le directeur de l'agriculture a confirmé la décision prise pour la protection des terres, comme réclamé par les élus de l'APW. «Le wali a pris une décision courageuse. Il y aura désormais zéro hectare de terre agricole urbanisable. Les assiettes qui ne sont pas dans l'ancien PDAU ne seront pas défalquées pour les projets publics», nous a signalé M. Hamdaoui Labidi, en marge de la session de l'APW consacrée, entre autres, à la défalcation de 11 hectares pour des projets d'équipements publics (logements, administrations). L'APW qui a rendu ces derniers jours les clefs a été plusieurs fois sollicitée pour approuver les opérations de déclassement des terres agricoles. Selon le président de la commission de l'agriculture de l'APW, sollicité par El Watan, quelque 13 délibérations ont été organisées. «Nous avons pu étudier et approuver des dossiers de reprise de 800 hectares de terres agricoles dans le cadre du décret n°301, fixant les conditions et les modalités de reprise des terres agricoles du domaine national intégrées dans un secteur urbanisable», nous a signalé Abdelmalek Djamel, dont l'assemblée a été élue en 2007. Selon le directeur de l'agriculture de la wilaya, M. Labidi, une superficie importante a été déclassée pour des projets d'utilité publique. «Depuis le PDAU approuvé en 1995, 6000 hectares ont été défalqués par la wilaya d'Alger», estime-t-il. Selon une étude réalisée par l'Université de Blida, citée par le confrère Mohamed Naïli dans son blog (paysans d'Algérie), la wilaya d'Alger a enregistré une diminution de ses superficies agricoles de 5074 hectares (15%) en l'espace de 16 ans. Soit une moyenne de 317 ha par an. La part importante des projets inscrits par l'APW, dont le mandat a expiré, est revenue au secteur du logement. «Plus de 600 hectares ont été défalqués pour la réalisation de logements, viennent ensuite les équipements du secteur de l'éducation (50 ha) et, en dernier lieu, les diverses infrastructures publiques (administrations, mosquées, etc.)», a affirmé le désormais ancien président de la commission de l'agriculture de l'APW. Quelle stratégie adopter si les terres ne sont plus urbanisables, comme l'ont suggéré les autorités de wilaya ? «Pour pallier la rareté du foncier, il sera possible à l'avenir, comme l'a suggéré le wali, de mettre à profit les terres résultant du vieux bâti, les poches abandonnées, ou encore construire en hauteur», ajoutera Hamdaoui Labidi.