Plus de 8000 accidents corporels ont été enregistrés à l'échelle nationale durant le premier semestre de 2012. Dans le sillage de ce bilan tragique que relève, chaque jour que Dieu fait, la Gendarmerie nationale sur nos routes, le drame occasionné par les motocycles est loin d'être «insignifiant». Près de 1000 accidents ont été enregistrés durant la même période par les deux-roues, causant des centaines de morts, sans parler des milliers de blessés, dont des handicapés à vie. Pourtant, il y a quatre ou cinq ans, un cadre du département des transports affirmait sans ambages que «le laxisme qui a caractérisé jusque-là le contrôle des véhicules à deux roues prendra fin très prochainement». Finalement, les bécanes, un mode de transport pratique et très prisé par les jeunes, continuent à faucher des vies. «L'excès de vitesse, le non-respect du sens opposé à la circulation, les dépassements et les manœuvres dangereuses, le jeu au milieu de la chaussée, le non-respect du stop et de la priorité, le défaut de maîtrise et le changement de direction sans signalisation, sont autant de causes à l'origine des tragiques accidents qu'entraînent les motocycles sur les routes», avait souligné un cadre de la direction de la sécurité publique, relevant de la DGSN. Mais, ce qui horripile et fait dresser les cheveux, c'est le fait que ces scooters soient conduits par des jeunes qui s'exposent et exposent les autres usagers de la route aux dangers. Ils chevauchent leurs «joujoux» en déboulant une avenue ou slalomant sur une route nationale sans juger utile de porter le casque de protection. L'essentiel est qu'ils se défoulent, friment et ressentent les fortes sensations de la vitesse, au risque d'avoir les deux roues en l'air. Une infraction qu'ils commettent, au regard de la loi n° 01-14 du 19 août 2001, qui énonce clair comme de l'eau de roche que «tout conducteur de motocyclette, cyclomoteur, tricycle, ou quadricycle à moteur est tenu de porter un casque répondant aux conditions fixées par arrêté du ministre des Transports», sous peine de voir l'immobilisation du véhicule et le paiement de l'amende forfaitaire. Mais, force est de constater que contrairement au port de la ceinture de sécurité obligatoire, l'on assiste, très rarement, à l'application de ce texte sur le terrain. Autre chose qui n'est pas moins évidente et bizarre en même temps, l'absence d'assurance «responsabilité civile» qui reste obligatoire. Très peu de compagnies d'assurance sont engagées dans ce créneau. Elles tournent le dos au produit assurance moto qu'elles qualifient d'«engin de la mort». Un responsable au niveau de la SAA dira que «la couverture des besoins d'une moto n'est pas rentable pour la compagnie». Là aussi, faut-il pondre une autre loi pour permettre à la police routière d'intégrer cette nouvelle responsabilité ?