Autoroute Est-Ouest, Ghoul a perçu des commissions», titre Algérie News dans un article publié, dans son édition d'hier, sur trois pages. Si dans l'enquête une partie des éléments ont déjà été rendu publics, comme précisé par Algérie News, le quotidien décrit la manière avec laquelle le ministre des Travaux publics «avait reçu son pot-de-vin». «En 2008, Addou Tadj-Eddine propose au ministre que les deux entreprises SNC Lavalin et la française Igis puissent décrocher des contrats de suivi technique. Le ministre refuse. Cela n'a pas empêché les deux entreprises de gagner le contrat de suivi technique de la construction de la tranche Est du projet de l'autoroute, par l'intermédiaire du fils du président du MSP», écrit le quotidien. Igis a même réussi à décrocher le contrat pour le suivi technique de la tranche Ouest, grâce à un dénommée Hadj Kouider. Le ministre a donné l'ordre à Addou Tadj-Eddine Sid Ahmed d'aller à Paris au mois de Ramadhan, la même année où l'entreprise française Igis avait gagné son contrat. Il avait demandé à son poulain d'ordonner au directeur d'Igis de payer ce qu'il lui était dû (honoraires du ministre). Dans le cas contraire, le ministre allait expulser son entreprise d'Algérie. Le directeur d'Igis annonce à l'émissaire du ministre que ce qui revenait à Ghoul comme commissions a été payé à un certain Tayeb, natif de Chlef. Dès son retour à Alger, Tadj-Eddine tente par tous les moyens de prendre attache avec le ministre. Ce dernier ne décroche pas son téléphone. Tadj-Eddine ne savait pas que Amar Ghoul avait reçu son argent. C'est son ami Ghezali qui l'avait informé, selon les détails fournis par l'article. Il lui aurait déclaré : «Le ministre est très content de la participation d'Igis au Salon des travaux publics de cette année (2008).» «Tadj-Eddine avait compris. Le ministre avait reçu son pot-de-vin», écrit Algérie News. Le quotidien précise qu'il détient «un document officiel où des noms de très hauts responsables et fonctionnaires de l'Etat, ainsi que des représentants de sociétés étrangères, sont cités comme acteurs d'un vaste système de commissions occultes visant à favoriser certaines entreprises dans l'obtention des marchés du projet de l'autoroute Est-Ouest».