La déclaration du ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, au quotidien Le Soir d'Algérie paru hier, vient confirmer la difficulté pour le pouvoir algérien à afficher une position claire et définitive sur la question de la repentance. Dans cet entretien, le ministre de l'Intérieur a jugé que demander à Paris des excuses ou la repentance pour son action coloniale «criminelle» en Algérie était «dépassé». «Aujourd'hui, il faut envisager l'avenir et je pense que ce n'est pas en ressassant perpétuellement les mêmes demandes, les mêmes exigences que l'on fera avancer les choses», a-t-il ajouté. M. Ould Kablia contredit ainsi les déclarations successives du ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, qui avait réclamé à la France, le 30 octobre dernier, «une reconnaissance franche des crimes perpétrés» et de Saïd Abadou, secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), qui avait demandé au chef de l'Etat français de prendre des «initiatives courageuses» pour reconnaître les crimes coloniaux et ouvrir une nouvelle page dans les relations avec l'Algérie.