La liste de ces produits sera établie d'un commun accord entre les deux départements ministériels concernés, à savoir la Santé et le Travail et la Sécurité sociale. Les médicaments anticancéreux en forme sèche (comprimés et gélules) ne seront pas vendus en pharmacie. Leur acquisition et leur distribution dans les hôpitaux seront faites par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Telle est la décision définitive du conseil interministériel consacré à la prise en charge du cancer tenu le 30 octobre dernier à Alger et qui a regroupé les ministres de la Santé, de la Solidarité, du Travail et de la Sécurité sociale et celui des Finances sous la présidence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Les antidouleurs (antalgiques) et les morphiniques seront, en revanche, dispensés en pharmacie et remboursés par la CNAS. C'est le contenu d'un accord conclu lors de la réunion en question. Il a été d'ailleurs confirmé dans une correspondance adressée, le 6 novembre, par le Premier ministère à Abdelaziz Ziari, ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière. Dans cette missive, M. Sellal rappelle à son ministre que «l'acquisition des anticancéreux sous forme sèche se fera à travers la PCH qui assurera la distribution et les antalgiques seront commercialisés à travers les officines et remboursés par la CNAS dans le cadre des dispositions réglementaires». «Ces mesures visent à garantir la disponibilité des médicaments aux malades cancéreux», écrit le Premier ministre. La liste de ces produits sera donc établie d'un commun accord entre les deux départements ministériels concernés, à savoir la Santé et le Travail et la Sécurité sociale. Mercredi dernier, le ministère de la Santé avait été destinataire d'un second courrier des services du Premier ministère ayant pour objet la «mise en œuvre des décisions du conseil interministériel conformément aux instructions du Premier ministre», rappelant que la liste de ces produits antalgiques et morphiniques qui seront commercialisés par les pharmacies et remboursés par la sécurité sociale, sera suivie de recommandations quant à leur mise en œuvre dans les meilleurs délais. Du côté du ministère de la Santé, l'on signale que les décisions prises par le conseil interministériel sont en cours d'exécution, mais rien n'est encore finalisé. «Les trois groupes de travail chargés de la réflexion, de l'évaluation et du suivi ont été mis en place jeudi dernier. Ces trois groupes vont justement se pencher sur le dossier des médicaments anticancéreux en examinant toutes les possibilités de les rendre disponibles surtout dans les zones enclavées, de leur remboursement, de l'acquisition des équipements de radiothérapie et enfin le suivi de l'état d'avancement des centres anticancer (CAC)», nous confie une source au cabinet du ministre de la Santé. Des décisions qui viennent à contre-courant des déclarations de certains responsables de la santé à l'issue de ce conseil interministériel, en l'occurrence le directeur de la pharmacie centrale des hôpitaux, M. Delih, qui en a fait la proposition et qui a réitéré, sur les ondes de la radio Chaîne III, le 1er novembre, qu'«il est question d'une trentaine de médicaments anticancéreux sous forme sèche qui seront vendus et remboursés par la CNAS». Une liste de 34 produits élaborée par les services de la PCH, dont nous détenons une copie, est déjà prête. Une déclaration confirmée par le professeur Bouzid, chef du service d'oncologie au CPMC, présent à ce conseil interministériel, dans une déclaration à El Watan, le 8 novembre. Y a-t-il eu incompréhension des mesures du gouvernement ou confusion dans les déclarations des uns et des autres ?