Après la léthargie du gouvernement précédent sur la question de la prise en charge du cancer, un conseil interministériel a pris un certain nombre de mesures pour alléger la souffrance des malades. Il a également été décidé de lever toutes les contraintes qui empêchaient par le passé de lancer les travaux de réalisation de centres anticancéreux et de les doter à terme en équipements adéquats. Certains médicaments de chimiothérapie et antalgiques (antidouleur) en formes sèches seront désormais disponibles dans les pharmacies et remboursés par la Sécurité sociale au titre des assurés sociaux et leurs ayants droit, a déclaré hier le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelaziz Ziari, lors d'un point de presse à l'issue du conseil interministériel consacré à la prise en charge du cancer tenu au siège de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) sous la présidence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. «Cette décision permettra aux malades de se traiter en ambulatoire et de ne plus avoir à se déplacer au niveau de la PCH pour prendre leurs médicaments», a-t-il dit, rappelant, à cette occasion, que l'Etat prend en charge toutes les pathologies. Le conseil interministériel a également décidé de lever toutes les contraintes liées aux procédures réglementaires, notamment les commissions de marché régies par le code des marchés publics, pour accélérer la réalisation des centres anticancer (CAC) ainsi que l'acquisition de leurs équipements. Concernant les équipements de radiothérapie, M. Ziari a annoncé qu'«une action va être engagée en direction de deux fabricants d'accélérateurs linéaires, l'américain Varian et le suédois Elekta, pour assurer une plus grande présence en Algérie notamment en matière de maintenance à tous les niveaux, afin de veiller au fonctionnement permanent des équipements». Il a également été décidé que le secteur de la santé devra élaborer une nomenclature restreinte des médicaments essentiels qui doivent être disponibles de manière permanente au niveau de l'ensemble des structures hospitalières publiques. Ainsi, la décision faisant obligation à la PCH de contracter des marchés en gré à gré simple avec les établissements publics de santé a été réaffirmée lors de cette réunion. Un comité intersectoriel de suivi, piloté par le secrétaire général du ministère de la Santé, sera installé. Ce comité, dans lequel le Premier ministère sera représenté, devra suivre la mise en œuvre des décisions du conseil interministériel et faire un point de situation mensuel. Par ailleurs, La PCH a eu également une rallonge du délai jusqu'à fin 2013 pour le remboursement des lignes de crédit de 30 milliards de dinars vis-à-vis des banques CPA et BNA contractés l'année dernière suite aux décisions urgentes prise par le conseil interministériel en novembre 2011. D'ailleurs, les mêmes décisions ont été adoptées lors de la réunion d'hier. Outre le ministre de la Santé, le conseil interministériel s'est déroulé en présence du ministre des Finances, Karim Djoudi, du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, et de la ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Souad Benjaballah. Des décisions qui pourront peut-être soulager des malades, mais la liste est tellement longue que la prise en charge sera de plus en plus longue. D'ailleurs, le professeur Bouzid a déclaré hier, sur les ondes de la Chaîne III, que la prise en charge des cancéreux, notamment le traitement de radiothérapie, n'a pas enregistré d'amélioration. «Malgré les efforts en termes d'acquisition d'équipements et d'ouverture de nouveaux centres, la situation est pire qu'en 2011», a-t-il dit.