Des citoyens des quatre communes de la daïra de Thénia dénoncent les difficultés rencontrées dans les différents centres et établissements médicaux, sis dans les villages ou aux chefs-lieux communaux concernant la prise en charge de leurs problèmes de santé. En effet, à Béni Amrane, à titre d'exemple, un père de famille proteste contre l'indisponibilité d'une assistance médicale dont souffre son fils à l'établissement de la médecine scolaire d'où il a été refoulé trois fois consécutives. L'enfant, qui souffre d'une triple carie attend depuis trois mois une prise en charge dentaire. Selon le père qui a tenu à accompagner son fils lors de la dernière visite, le manque de médicaments et des équipements nécessaires à la stérilisation du matériel servant à extraire les dents est la cause directe de cette défaillance. Pourtant la fondation Zidane a énormément aidé ce centre qui a rouvert ses portes après avoir été totalement dévasté par le tremblement de terre de mai 2003. D'ailleurs, l'ex-champion du monde est venu lui-même l'inaugurer après l'avoir équipé d'un matériel flambant neuf. Sa réouverture s'est avérée une aubaine pour les milliers d'enfants, pour qui se soigner et avoir un bilan médical annuel est désormais une chose aisée. La difficulté d'accès aux soins dentaires est aussi enregistrée dans la commune d'Ammal. Des habitants du village d'Ait L'Hadj Lounis, dépourvu de dispensaire, sont orientés vers l'EPSP de la commune voisine de Béni Amrane. Là ils doivent prendre leur mal en patience car l'établissement souffre d'un manque de médicaments, notamment des anesthésiants. «Si extraire une dent est devenu une chose difficile à l'EPSP, que dire alors des autres soins qui demandent des traitements de longue durée et du matériel très couteux tels que les plombages ou les poses des prothèses ?», nous dit un habitant de la localité. Il y a en outre beaucoup de mères qui soulèvent la pénurie de vaccins pour leurs bébés. Beaucoup ont été souvent vaccinés en retard. Ces femmes, dont beaucoup ne sont pas encore sorties de leur convalescence ont dû multiplier les déplacements aux dépens de leur santé pour trouver un vaccin pour leur enfants. Ce cas a été signalé dans la plupart des centres de santé existant dans la daïra de Thénia. En outre, ces centres des soins souffrent énormément de la difficulté d'entretien du matériel et de la continuité des services proposés. A ce propos, l'EPSP de Béni Amrane continue de régresser. Ainsi le service radiologie qui a été inauguré récemment, après de longs et grands travaux de restructuration, a connu une panne qui a duré plus d'un mois. Aussi le laboratoire d'analyse se suffit aujourd'hui d'effectuer uniquement quelques types d'analyses médicales. Des médecins spécialistes affectés au centre quittent leurs postes pour d'autres établissements au chef-lieu de la wilaya notamment. A tous ces déboires s'ajoutent d'autres lacunes qui enveniment un peu plus le quotidien amer des personnes déjà très souffrantes. Le non respect des rendez-vous fixés préalablement (comme à l'hôpital de Thénia) où des malades sont renvoyés lorsque des médecins sont absents aggrave cette situation. La non assurance du service durant l'après-midi, ou la nuit et les week-ends comme c'est le cas à Souk El Had et ailleurs est également dénoncée. Les habitants réclament aussi la réouverture des centres fermés, comme celui de Toulmout, sis entre Béni Amrane et Ammal, qui demeure fermé depuis plus de deux décennies.