L'aviation israélienne a assassiné, hier en fin d'après-midi, Ahmad El Jaabari, une des figures les plus importantes au sein des brigades Ezzeddine El Qassam, la branche armée du Hamas. C'est un drone, un avion espion sans pilote, fréquemment utilisé dans ce genre d'opération, qui a ciblé d'une roquette air-sol le véhicule à l'intérieur duquel se trouvait El Jaabari et un de ses compagnons, mort lui aussi, alors qu'il circulait près du centre-ville de Ghaza. Des sources hospitalières ont confirmé la mort du chef militaire du Hamas. Le drone ne lui a laissé aucune chance. Son corps a été déchiqueté et brûlé par la roquette qui a atteint le véhicule de plein fouet. L'armée israélienne a reconnu l'assassinat d'El Jaabari et annoncé officiellement le déclenchement d'une vaste opération militaire contre le mouvement Hamas et toutes les factions palestiniennes. L'opération, qui se poursuit au moment nous mettons sous presse, a été nommée «colonnes de fumée». Effectivement, juste après l'assassinat d'El Jaabari, des colonnes de fumée étaient visibles un peu partout dans la ville de Ghaza et partout ailleurs dans l'enclave palestinienne, résultant de raids aériens contre différents sites et positions appartenant aux factions palestiniennes, particulièrement le mouvement Hamas. L'armée israélienne a prétendu que l'opération «colonnes de fumée» ciblerait les infrastructures du Hamas, sa chaîne de commandement militaire et peut-être même des dirigeants politiques. Le porte-parole de l'armée israélienne, Yoav Mordehai, a déclaré que c'est le début d'une opération militaire de grande ampleur qui va durer plusieurs jours. Le mouvement Hamas, qui a annoncé la mort d'El Jaabari à travers les haut-parleurs des minarets de toutes les mosquées de la bande de Ghaza, a promis de le venger. Des semonces de coups de feu ont été tirées en l'air par des éléments du Hamas en l'honneur du défunt. Le bilan provisoire des frappes israéliennes d'hier après-midi et en début de soirée est, selon des sources hospitalières, de 9 morts et des dizaines de blessés. Est-ce le début d'une nouvelle opération du genre «plomb durci» qui a fait 1500 morts et plus de 5000 blessés parmi les Palestiniens ? Les menaces des hauts responsables israéliens lancées au cours de la dernière escalade, qui a commencé le 10 novembre et ne s'est arrêtée que pendant quelques heures, après avoir fait 7 morts parmi les citoyens, laisse croire que oui. Si l'opération terrestre est lancée dans les prochaines heures comme l'ont annoncé des sources israéliennes, on risque d'assister à un nouveau bain de sang dans cette zone martyrisée depuis des décennies mais qui n'a jamais levé le drapeau blanc.