Au moins 16 Palestiniens, dont des femmes et des enfants, ont péri ces derniers jours sous les raids de l'armée israélienne. Une nouvelle trêve, une énième, vient d'être instaurée entre le mouvement Hamas et l'armée israélienne dans la bande de Ghaza. Une trêve qui met fin, provisoirement au moins, à un cycle de violence qui a duré une semaine et fait 16 morts et 75 blessés parmi les Palestiniens, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées. Une précédente trêve, annoncée mercredi, n'avait pas tenu plus de 24 heures. Au cours de cette nouvelle agression sanglante, l'armée israélienne n'a pas lésiné sur les moyens. Des avions de combat de type F16, des drones, avions espions sans pilote munis de roquettes air-sol, des chars de type Merkava positionnés près de la frontière ainsi que des navires de guerre ont pilonné plusieurs sites dans différentes régions de l'enclave palestinienne. Comme dans toutes les agressions israéliennes armées, celle-ci comportait des crimes atroces. Bien que pas moins de quatre enfants figurent sur la liste des Palestiniens assassinés par la machine de guerre israélienne, c'est la mort de cet enfant de six ans, atteint par des éclats d'une roquette lancée par un drone israélien alors qu'il s'amusait dans une aire de jeux à Khan Younès, au sud de la bande de Ghaza, qui a le plus ému les citoyens de l'étroite bande côtière palestinienne. Son père, qui l'accompagnait, a été gravement atteint aussi. Mais cette fois, l'armée israélienne a démenti avec beaucoup d'arrogance, niant formellement avoir mené une opération militaire dans cette zone. Hamas boosté par le triomphe de Morsy ? En somme, plus de quarante frappes israéliennes ont été exécutées depuis lundi passé. La riposte palestinienne s'est traduite par des tirs de missiles de type Grad, de roquettes de fabrication artisanale et d'obus de mortier. Selon des sources israéliennes, les Palestiniens ont réussi à tirer 152 roquettes et obus de mortier sur les localités israéliennes limitrophes de la bande de Ghaza, blessant cinq Israéliens, dont quatre militaires. Il faut souligner que la majorité des tirs palestiniens ont été exécutés par des éléments des brigades Ezzeddine El Qassam, la branche armée du Hamas qui, depuis un an, ne se sont pas mêlés aux hostilités entre d'autres factions palestiniennes et l'armée israélienne, puisque Hamas s'en tenait à une trêve de facto avec Israël. D'ailleurs, dans un communiqué, les brigades El Qassam ont menacé Israël de «dures» représailles en cas de poursuite des bombardements. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a de son côté menacé, hier, d'agir «encore plus fermement» contre les tirs de roquettes depuis la bande de Ghaza, si la trêve fragile annoncée samedi n'était pas respectée. «Concernant la situation dans le Sud, l'armée israélienne a agi fermement contre ceux qui tentent de nous atteindre, et si nécessaire, elle agira encore plus fermement», a déclaré Netanyahu à l'ouverture de la réunion hebdomadaire de son gouvernement. «Notre politique est d'agir avec force pour assurer la sécurité des habitants du sud d'Israël», a-t-il affirmé. Dans la bande de Ghaza, personne ne s'attend à ce que cette nouvelle trêve résiste plus que les précédentes. Mais la question à poser actuellement concerne surtout les futures réactions du mouvement Hamas aux agressions israéliennes, surtout qu'il se sent conforté comme jamais auparavant, avec l'annonce, hier, de la victoire de Mohamed Morsy, candidat des Frères musulmans à l'élection présidentielle égyptienne.