L'Afrique est sans doute mal partie dans le débat qui a lieu actuellement au sein des Nations unies autour de l'élargissement du Conseil de sécurité. L'Assemblée générale de l'organisation est actuellement le cadre de discussions pour l'entrée de nouveaux pays dans le cercle restreint des membres détenteurs du droit de veto... Et dont la composition n'a pas changé depuis la Seconde Guerre mondiale puisqu'elle était censée représenter les pays vainqueurs du conflit mondial à l'issue duquel devait naître l'ONU. Avec une exception toutefois puisqu'en 1969 la Chine était représenté par Taïwan qui cédera sous la pression notamment des pays non-alignés son siège à Pékin... Si dix ans après le début de ce débat au sein de l'organisation sur l'élargissement du Conseil de sécurité, le consensus porte aujourd'hui sur les candidatures de l'Allemagne et du Japon, des puissances vaincues en 1945. Des pays émergeants comme le Brésil et l'Inde semblent eux aussi attirer la sympathie au sein des 191 pays membres de l'organisation des Nations unies. Surtout chez quelques-uns des membres permanents actuels dont la France et le Royaume-Uni. L'on s'est sans doute rendu compte que parmi les postulants potentiels à l'élargissement du Conseil de sécurité, l'Afrique était absente. D'ailleurs, les quatre pays candidats qui ont déclaré qu'ils allaient se soutenir mutuellement n'ont pas manqué de souligner à travers leurs représentants à l'ONU qu'ils étaient également favorables à l'attribution d'un siège au sein du Conseil de sécurité à l'Afrique - représentation continentale de la planète oblige - emboîtant ainsi le pas au ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier, qui avait souhaité un cinquième siège permanent pour l'Afrique. Les Allemands et les Japonais pour leur entrée au Conseil de sécurité ont fait miroiter leur contribution financière à l'ONU, l'Allemagne par exemple est le troisième contributeur à l'organisation... Tandis que le représentant de l'Inde a souligné l'importance démographique du sous-continent indien par rapport à la population mondiale comme argument de poids plaidant en faveur de l'entrée de son pays au sein de l'instance suprême des Nations unies. Pour l'instant, les représentants des pays africains se contentent de voir venir le débat, à l'exception du président sénégalais Abdoulaye Wade qui est allé jusqu'à demander deux sièges pour le continent africain, pensant sans doute par là à la représentation des pays anglophones et les africains francophones... Mais au-delà de ces arguments que peut l'Afrique face aux arguments financiers qui ne manqueront pas de peser dans l'appréciation du panel de haut niveau chargé de réfléchir sur la question de l'élargissement du conseil et qui devra remettre ses propositions et sur lequel devra s'appuyer Kofi Annan pour présenter ses recommandations au début de l'année prochaine. Car l'une des crises majeures de ces dernières années au sein des Nations unies a été essentiellement financière et a été l'origine d'une réduction considérable des activités et des programmes, notamment pour les organisations qui en dépendent. Aujourd'hui, l'engagement de l'ONU dans le maintien de la paix et la sécurité à travers la lutte contre le terrorisme dans le monde nécessitent d'abord des moyens financiers et matériels et une certaine expertise que très peu de pays d'Afrique possèdent, hormis l'Afrique du Sud, le Nigeria, l'Egypte et l'Algérie. Au plan politique, les changements démocratiques et institutionnels dans ces pays en question ainsi que leur audience au niveau régional ou sous-régional seraient des facteurs de choix encore mieux appréciés au sein des 191 pays membres de l'Organisation des Nations unies dans la perspective de l'élargissement du Conseil de sécurité à d'autres membres à titre permanent. Et là, l'Algérie a toutes ses chances. Pourquoi pas ?